❖ CONTEXTE ❖

**Ϟ DATE D'INSCRIPTION** : 12/01/2014

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⊹ ALLENTOWN, PENNSYLVANIA, 11.28.13. ⊹
Cours. C’est la meilleure chose que tu as à faire. C’est la meilleure chose que l’on t’ait appris à faire. Les entraînements, les mannequins en mousse, les cibles à atteindre, les attaques factices, tout ça, c’est du flan. Ça n’a servi à rien. Les attaques millimétrées ne trouvent grâce aux yeux de personne dans cet endroit que la Mort surplombe avec un rictus sournois. Elle t’observe de là-haut, entend ton souffle, tantôt lent, tantôt rapide et constate à quel point tes membres deviennent de plus en plus fébriles. Ce n’est qu’une question d’heure, de minutes, de secondes. Ce n’est qu’une question de connaître la façon dont ils te traiteront. Mais au fond, peu importe la durée, tu connais déjà la fin de l’histoire. Mourir ou survivre. Mourir ou mener une existence qui ne te ressemble pas, à détruire ton espèce, à nager dans une mare de sang en te délectant du goût et de l’odeur de tes proies. Tu te souviens, à l’académie, de ces discussions avec les autres novices. Vos rires résonnaient dans l’immense parc tandis que vous plaisantiez sur votre futur. Plutôt mourir que de leur appartenir, chantais-tu à tout va en brandissant un pieux factice en l’air. Ouais, plutôt mourir. Mais tu n’as plus cette âme innocente, ni cette envie de les protéger. Ils passent avant. Une douce mélodie qui te donne maintenant envie de vomir autant que tu as pu la fredonner depuis ta naissance. Une douce mélodie qui t’empêche d’avancer. De trouver la sortie. De t’enfuir. Tes bras, tes jambes ont beau être coordonnées à la perfection, on n’en fera qu’une bouchée. Et brutalement, une ombre te barre la route. T’éjecte contre la paroi du mur en béton, ton corps retombant violement au sol dans un bruit sourd. La voilà, ton heure, songes-tu, tandis que tu peux voir ces yeux rouges te fixer dans l’obscurité. Ces yeux rouges se rapprocher. Cette main serrer ta gorge nouée. Et puis, tout d’un coup, le trou noir. Ils passent avant.

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⊹ ROYAL COURT, PENNSYLVANIA, 12.03.13. ⊹
Ce n’était pas le poids de sa couronne ou encore la lourdeur de sa longue robe en velours noir qui l’étouffait. Oh non, Tatiana Ivashkov n’était pas le genre de femmes qui se plaignait d’une quelconque gêne physique. Cependant, jamais, au cours de ses années de règnes, une situation ne lui avait semblée aussi délicate. La reine marchait sur des œufs, elle le savait, même en ce jour de deuil, aucun faux pas ne lui serait épargné. Oh non, ce ne serait pas aujourd’hui qu’elle pourrait enfin pleurer la disparition de sa nièce adorée. Parce qu’ils étaient là, tous autant qu’ils étaient, la détestant pour les décisions qui avaient été prises ou celles qu’ils attendaient avec trop d’impatience. Elle les attendait, tous ces regards haineux, tous ces visages fermés et pensifs, persuadés qu’ils feraient mieux à sa place. Un rictus mesquin traversa son visage impassible. Ils ne savaient pas ce que son rôle impliquait. Combien son cœur, son esprit et ses obligations se contredisaient en elle jusqu’à la rendre malade. Oh oui, pour eux, tout était simple, ils n’avaient qu’à défendre leur propre opinion ou encore mieux s’opposer à celle d’autrui. Mais elle, cette liberté lui avait été enlevée depuis que cette couronne reposait sur sa tête. Etre reine n’avait pas que des avantages et aujourd’hui n’allait pas être une journée de plaisir. La fière Ivashkov le savait, sa journée de deuil international pour la perte des Moroï n’allait pas, à elle seule, calmer les tensions. Aujourd’hui ne serait pas sa journée de recueillement… Aujourd’hui la reine allait, une fois encore, essayer d’empêcher la guerre interne qui pouvait réduire une institution veille de centaine d’année en cendres… Couronne ajustée, Tatiana Ivashkov était prête.

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