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Nazar Ivashkov
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MessageSujet: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptyVen 11 Juil - 16:45


i have found the paradox, that if you love until it hurts, there can be no more hurt, only more love.


« Vous ne pouvez pas aller plus vite ? Nous sommes déjà en retard. » gronda Nazar, les yeux rivés vers le ciel assombri par les vitres teintées de la grosse voiture noire qui filait à travers les rues de la ville. Sa femme allait être furieuse. Elle lui avait répété tant de fois d’être à l’heure à son vernissage que c’était ridicule d’arriver en retard ; elle prendrait ça comme de la provocation, à n’en pas douter. La mâchoire serrée, Nazar passa nerveusement sa main dans ses cheveux bouclés. A bout de nerfs et épuisé, il n’avait nullement envie de se disputer avec Del maintenant. Néanmoins, il savait pertinemment à quoi s’attendre venant de celle à qui il avait passé la bague au doigt. Chacune de leurs disputes terminaient de façon plutôt brutale. Heureusement, Xander n’avait jamais eu à faire à l’une de ces fameuses disputes qu’il valait mieux qu’il ignore. Soudain la voiture s’immobilisa et Nazar foudroya le chauffeur du regard qui lui lança un coup d’œil désespéré dans le rétroviseur. « Qu’est-ce qu’il se passe, encore ?! » « Navré Monsieur, il y a des embouteillages … » Nazar soupira et se rappuya dans son siège, en maudissant ces foutus humains de vivre le jour. Le soleil déclinait à l’horizon, le ciel était teinté de mille ton d’oranges et de roses. Mais bientôt, il serait rouge sang.

❖❖

Il entra dans la galerie droit et fier. Vêtu d’un jean sombre et de chaussures de cuir, d’une veste de costume noire hors de prix, d’une chemise blanche déboutonnée en haut et les cheveux en bataille qui lui donnaient un air plus jeune et fougueux, il avait conscience de l’effet qu’il produisait et en jouait énormément. Là où certains y auraient vu une certaine forme de négligence, les humains y voyaient un côté chic, rock et sexy qui amusait beaucoup Nazar. Comme à chaque nouveau vernissage, il y avait une foule impressionnante. Deliah savait rendre ces évènements attractifs et l’on en parlait autant en ville que dans toute la région. Elle avait toujours eu énormément de goût concernant l’art. Nazar s’en étonnait chaque fois un peu plus, alors qu’il n’aurait sans doute pas dû. Pourtant, alors même qu’il ne cessait de répéter qu’il la connaissait, son épouse l’étonnait davantage. C’était bien l’une des raisons qui le poussait à l’aimer plus de jour en jour, malgré leurs disputes et leurs désaccords qui pourrissaient et effritaient l’équilibre qu’ils s’efforçaient de maintenir pour former, en apparence, le couple parfait que tout le monde attendait qu’ils soient.  « Monsieur Ivashkov, quel plaisir de vous voir ! Mon époux et moi nous demandions où vous aviez bien pu vous cacher ! » L’homme esquissa un sourire amusé et poli, dérobant à la vue de la vieille femme ses canines qu’il ne dévoilait qu’aux Moroïs. Or, ici, il n’y avait pas que des représentants de leur espèce et il fallait être prudent. Il jeta un bref coup d’œil à Alec et tendit la main à la vieille femme, ainsi qu’à son mari, pour les saluer. Son gardien surveillait les moindres faits et gestes des autres, et même des contacts aussi anodins qu’une poignée de main. Tout pouvait, aux yeux d’un gardien, représenter un danger. Nazar facilitait la vie d’Alec en évitant de le provoquer, bien qu’il soit parfois irrité par ces pulsions surprotectrices. « Je ne manquerais pour rien au monde un vernissage de Deliah. Savez-vous où je peux trouver l’artiste ? Il a fait un travail incroyable qui mérite d’être félicité. » Madame secoua la tête, déclarant qu’ils l’avaient perdu dans la foule. Nazar éluda le reste de la conversation pour se perdre de nouveau dans les différentes pièces de la galerie, à la recherche de Deliah. Inconsciemment, il espérait aussi ne pas la trouver et éviter de s’exposer à ses colères froides qui le tétanisaient.

Les cheveux couleur de ténèbres de sa femme finirent par attirer son regard. Nazar s’approcha d’un pas gracieux du petit groupe de gens avec lesquels elle se trouvait. L’artiste se trouvait-il parmi eux ? Certainement. Parvenu à leur hauteur, Le Moroï posa son regard gris bleu sur Deliah et sourit tendrement, contrit. « Madame Ivashkov, vous avez encore fait un excellent travail. Cette soirée est une réussite. » dit-il d’un ton qui se voulait professionnel et enjôleur. Mais il perdit bien vite son sérieux, en espérant que son comportement ainsi que la présence de ces inconnus soient suffisants pour la détendre. Nazar se pencha vers elle et déposa ses lèvres sur sa joue chastement. « Tu es resplendissante, Deliah. » ajouta-t-il en laissant son regard glisser sur sa tenue et ses longues jambes fines qui, elles, lui donnaient des idées qui n'avaient rien de chaste. Il se détourna de son épouse pour tendre la main aux diverses personnes assemblées autour d’eux. « C’est un plaisir de vous rencontrer. » Dieu qu’il était aisé de se montrer hypocrite en ce monde !  Tout n’était qu’apparence et mensonge. Il avait grandi dans un univers qui ne pardonnait aucune erreur, et tout était bon pour les cacher. « Puis-je vous emprunter mon épouse un moment ? J'ai à lui parler. » Tout dans son attitude était tellement calculé que c’en était risible. On ne pouvait rien lui refuser quand il agissait de la sorte. De toute façon, on ne refusait rien à un prince : il ordonnait, on obéissait. Ça s’arrêtait là. Nazar était un grand manipulateur et n’était pas peu fier de ses talents indéniables. Il posa sa main au creux du dos de Deliah qu’il caressa avec envie en s'arrêtant en haut de ses fesses. Même douze ans après, il la désirait comme au premier jour. Elle provoquait en lui des sensations violentes, à l’image de leur relation. Nazar l’entraîna plus loin dans la pièce et retrouva son sérieux. « Je suis navré pour mon retard. Il y avait du monde sur la route. » C’était une explication digne de l’école primaire. C’était pourtant sa bien triste vérité. Il attrapa deux coupes de champagne sur le plateau d’un serveur et en tendit une à Deliah.
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Deliah Ivashkov
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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptySam 12 Juil - 18:15


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nazar & deliah
⊹⊹

Elle avait coiffé ses cheveux en vagues, elle avait orné ses lèvres d’un rouge cramoisi, celui qu’il lui avait offert, elle avait soigneusement allongé ses cils, elle avait revêtue sa robe rouge favorite. Elle s’était préparée doucement, avec minutie et avec la promesse d’une soirée enchanteresse. Oui, cette fois, peut-être que cette fois ce serait la bonne. Peut-être que cette fois poserait-elle les yeux sur lui et ne ressentirait que du désir, que l’amour de la première fois, et non pas ce sentiment de pourriture sur le coeur, non pas cette boule brûlante dans la gorge. Peut-être bien. Elle ne pouvait rien faire d’autre qu’espérer. Elle s’était rendue à la galerie, en avance bien sûr, et avait supervisé les derniers préparatifs. Cette toile, au fond là-bas, les coupes de champagne davantage sur la gauche, le tablier dans les poches, messieurs les serveurs. Elle cala une coupe, puis deux, juste pour le goût pétillant et fruitier qui lui raviva la langue, puis elle dit deux ou trois mots à l’artiste, tentant de rassurer sa nervosité d’un sourire maternel habituel, le serrant doucement dans ses bras. Il était véritablement talentueux, elle l’appréciait sincèrement. Ses toiles étaient sombres mais puissantes, elles vous parlaient, elles vous aimaient. Elle espérait que les gens apprécieraient. Probablement. Elle se trompait rarement. Les gens commencèrent à défiler dans la grande galerie, ribambelle extraordinaire et colorée, on en voyait de tous les genres, des moroï aux colliers de diamant, des gardiens suivant leurs protégés d’un oeil de faucon, des humains époustouflés. Elle commença à déambuler, faisant les grandes salutations aux gens les plus importants, répondant aux questions d’une voix articulée, présentant le prodige à ceux qui le voulait bien. Elle l’accompagnait, une main réconfortante dans son dos, ce n’était qu’un gamin après tout, il avait les mains qui tremblaient quand il en serraient d’autres. Elle sentait son gardien tout près, mais elle lui avait dit de tenir un peu plus ses distances lors de telles soirées, il faisait bien son travail, comme à son habitude. Elle discutait et riait et buvait et on la félicitait et on la remerciait et tout aurait du être bien. Jusqu’à ce qu’on lui demande où diable était Nazar. Troublée, bouleversée, elle répondit sans grande conviction qu’il était juste un peu en retard, qu’il allait arriver bientôt. Et on lui redemanda, encore. Et le temps passa. Et Nazar n’arrivait pas.

Après un moment, elle arrêta de se demander où il pouvait bien être. Était-il au travail, obnubilé par un de ses livres d’histoire, ayant complètement oublié le vernissage à lequel elle tenait tant ? Elle lui avait dit, pourtant, à plusieurs reprises, Nazar, mes vernissages sont les choses les plus importantes à mes yeux après toi et Xander. Il le savait. Il le savait, qu’elle voulait réussir, qu’elle voulait impressionner, qu’elle voulait des sourires et non des regards de pitié et des silences maladroits. Mais peut-être avait-il oublié, plongé dans l’Histoire qu’il aimait tant. Ou peut-être était-il avec elle. La simple pensée suffisait à lui enlever le sourire poli, elle tenta donc de la chasser de ses pensées. Mais elle en était presque obsédée, ce corps jeune et courbé, cette peau impeccable et ce visage enfantin, elle, qui avait transformé son mari, son tendre, sa moitié, en misérable et imbécile tricheur, qui l’avait transformée elle, épouse aimante, en une idiote cocue. Mais peut-être avait-il vraiment oublié. Peut-être bien. Elle continua donc son travail. Tranquillement, avec détermination, souriant un peu plus à chaque seconde en voyant tout le monde qui était venu. Encore une réussite. Son coeur s’emballait comme une adolescente. Elle s’empressa de continuer à présenter l’artiste aux invités. Le jeune homme commençait à se détendre. Ses mains ne tremblaient plus, et sa langue se déliait. Si c’était l’enivrement du succès ou le champagne, elle n’en savait rien, mais ça lui plaisait. “Je ne sais pas comment vous remercier, madame Ivashkov” lui souffla-t’il à l’oreille entre deux conversations. Elle lui sourit doucement, replaçant une mèche de ses cheveux ébène. “Vous n’avez pas à me remercier. Tout cela, c’est grâce à vous et votre talent. Et pour la centième fois, appelez moi Deliah.” Il acquiesça, fier comme un gamin au soir de Noël. Ils débutèrent une conversation avec un couple d’humains, qui venaient régulièrement à la galerie de Deliah. Ils avaient toujours des questions profondes à poser, ce qui agaçait légèrement Deliah, mais le jeune artiste semblait en avoir long à dire sur la signification de ses toiles, elle le laissa donc parler. Elle vit dans son regard un lueur, un indice qu’il avait véritablement un message à passer. Le couple buvait ses paroles, des airs ébahis et captivés sur leurs visages ridés par l’âge. Elle écoutait d’une oreille, regardant aux alentours. Elle se sentit seule, malgré la présence de son gardien, malgré tout les gens présents. Elle aurait voulu que Nazar soit là. Vraiment. Mais son absence se faisait sentir, il n’était pas là mais il polluait l’air, il était dans les toiles et il était dans les conversations. Deliah se mordilla l’intérieur de la lèvre avec ses canines. Pauvre imbécile. Elle voulait tant le détester. Le hair.

“Madame Ivashkov, vous avez encore fait un excellent travail. Cette soirée est une réussite.” Elle reconnut la voix instantanément. Elle eut presque envie de ricaner. Évidemment qu’il arrivait au moment où il lui manquait le plus. Il avait toujours eu cet horrible don pour arriver au meilleur mais au pire moment. Il avait parlé de sa voix de prince, sa voix qu’il lançait lors des déclarations officielles, sa voix publique. Elle garda son sourire courtois tandis qu’il embrassait tendrement sa joue, tentant de ne pas laisser transparaître le fait qu’elle se sentait profondément désarçonnée. Juste au moment où elle s’était fait à l’idée qu’il ne viendra pas. “Tu es resplendissante, Deliah.” Elle s’autorisa un semblant de sourire tendre, et leva les yeux vers lui, plantant son regard dans le sien. Il était tellement lui : des cheveux ébouriffés, un costume impeccable, un sourire briseur de vies. Il était toujours aussi séduisant, toujours aussi frustrant. Oh comme elle l’aimait, comme elle le détestait. Elle se racla la gorge, de peur d’avoir la voix rouillée par l’émotion, de peur d’émettre un son qui trahirait ses pensées. Nazar serra la main de l’artiste et du couple, mais elle ne vit presque rien, incapable de penser en ligne droite. Elle avait envie de le frapper. “Puis-je vous emprunter mon épouse un moment ? J’ai à lui parler.” À lui parler, bien sûr. Elle eut presque envie de ricaner. Elle revint à elle lorsqu’il posa un main dans le creux de son dos, et afficha un sourire aux invités. “Soyez bien à l’aise, n’hésitez pas à reprendre du champagne. Bonne visite” dit-elle de sa voix publique. Elle aussi en possédait une. Elle n’était pas innée, elle l’avait crée lorsqu’elle avait rencontré Nazar. Son époux la guida jusque dans un coin de la pièce, et elle se détacha de lui, son toucher étant comme un fer brûlant qui la consumait doucement, pour planter son regard dans le sien. Elle garda le silence, attendant des explications comme une mère en colère.

“Je suis navré pour mon retard. Il y avait du monde sur la route.” Elle pinça des lèvres. Une excuse ridicule, elle ne voulait même pas la croire. Elle attrapa la coupe de champagne qu’il lui tendait avec une certaine brutalité, sentant ses yeux picoter de colère. “Je suppose qu’au point où on en est, je devrais simplement être contente que tu ais daigné de faire une apparition” déclara-t’elle d’une voix ferme, un peu trop glaciale, avant d’avaler tout le contenu de la coupe qu’elle redéposa sur un plateau en soupirant. Elle n’avait pas envie de se disputer. Pas maintenant, pas à son vernissage, pas devant tous ces gens. Qu’est-ce qu’il avait le don ! Elle voulait le frapper de toutes ses forces, mais elle voulait le serrer dans ses bras jusqu’à lui briser les os. “Je ne veux pas de tes stupides excuses. Tout le monde est là, tout le monde me posait des questions sur où tu étais, tu crois que j’ai eu l’air de quoi ?” ajouta-t’elle, la voix légèrement plus aigüe, tentant de ne pas hausser le ton. Mais non, ses paroles étaient fébriles, presque murmurées, cassant presque comme du verre. C’était vrai. Elle en avait été presque humiliée. La stupide femme, qui ne réalise pas ce que son mari fait derrière son dos. Elle préférait mourir plutôt que d’avoir l’air de ça. “Je t’avais dit que ce vernissage était important pour moi” ajouta-t’elle, la voix piteuse, comme une enfant, comme une petite fille qu’on réprimandait. Elle passa une main dans sa crinière, le soupir au bord des lèvres, incapable de regarder Nazar dans les yeux.

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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptySam 12 Juil - 20:48


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«  Je suppose qu’au point où on en est, je devrais simplement être contente que tu ais daigné de faire une apparition. » Ces mots tombèrent comme une sentence. Nazar serra les dents, s’efforçant de ne rien répondre à cela. Il savait parfaitement que Deliah réagirait ainsi. En fait, il était même plutôt surpris qu’elle garde autant son calme. Mais tout était dans l’apparence : à l’intérieur, elle bouillonnait autant que lui. S’ils avaient été seuls, les choses se seraient déroulées différemment.   « Je ne veux pas de tes stupides excuses. Tout le monde est là, tout le monde me posait des questions sur où tu étais, tu crois que j’ai eu l’air de quoi ? » Nazar lâcha un petit rire sarcastique et leva les yeux au ciel. Chaque jour, il se demandait où était passée la Deliah qu’il avait rencontrée et qui se moquait des convenances. Celle dont il était tombé amoureux. Cette fille insouciante, naturellement belle, avec qui il n’avait pas peur d’être lui-même. Aujourd’hui, c’était une réplique plus sexy et superficielle de Deliah Hendry qu’il avait sous les yeux, manipulatrice, hautaine, une véritable Ivashkov. Il l’aimait, ô oui, il l’aimait à en crever. Mais il abhorrait ce qu’elle était devenue, parce que ce n’était pas cette femme qu’il avait choisie. « Je t’avais dit que ce vernissage était important pour moi. » Nazar attrapa le menton de Deliah du bout des doigts et la força à relever la tête vers lui. Il détestait tout autant qu’elle l’engueule sans le regarder dans les yeux ; qu’elle assume au moins ce qu’elle avait à dire ! La colère grondait en lui, ainsi qu’un terrible sentiment protecteur qui le rongeait de l’intérieur. Il avait envie de la serrer contre lui et couvrir ses cheveux et ses joues de tendres baisers en lui demandant pardon. Il savait à quel point les vernissages lui tenaient à cœur. Néanmoins, Nazar demandait rarement pardon. Voire jamais. Aussi, Deliah devrait se contenter de ces excuses qu’elle avait refusées. C’était à prendre ou à laisser. « Je sais Deliah. J’aurais largement préféré arriver plus tôt. Si tu crois que corriger des copies et rester coincé dans les embouteillages m’amuse … » gronda-t-il. Il la relâcha et jeta un coup d’œil autour d’eux. Quelques regards curieux s’attardaient parfois sur le couple royal, mais personne ne semblait s’intéresser clairement à leur discussion. Nazar reporta son attention sur son épouse. « De toute façon, tu n’as pas besoin de moi. Tu t’en sors très bien toute seule, sinon mieux. Il suffit de voir comment les hommes te regardent. » Nazar était un homme jaloux et possessif. Néanmoins, il n’était pas peu fier qu’on l’envie de posséder la plus belle femme du monde et qu’on la désire, tant qu’elle était sienne. Il passa une main dans ses cheveux sans la lâcher des yeux. « Tu constitues une attraction à toi toute seule. Tu es la Reine ce soir. Que je sois à l’heure ou en retard ne change rien à tes affaires. Ce n’est pas moi que ces gens viennent voir. » lâcha-t-il durement. Lui était juste bon à l’accompagner, à rester en retrait, à discuter avec des gens qu’il n’avait nullement envie de voir.

Nazar se savait injuste en disant cela. Elle lui rendait la pareille quand il le fallait. C’était ainsi depuis toujours : un échange de bons procédés publics. Pourtant, il refusait qu’elle lui reproche de ne pas considérer son vernissage comme important. Il s’était un peu emballé, mais pensait malgré tout ce qu’il avait dit. Son regard gris se posa sur sa robe rouge sang. Son corps entier s’enflamma. Deliah était d’une beauté redoutable et il s’étonnait encore de se demander comment il avait pu l’intéresser. Voilà pourquoi il lui arrivait de se demander s’il était réellement l’objet de l’intérêt, ou si c’était le rang qu’il lui avait offert qui poussait Deliah à partager sa vie depuis toujours. Ces doutes planaient constamment dans son esprit, même après douze ans de vie commune et un enfant. Les doutes ne le quittaient jamais. Cela expliquerait beaucoup de choses. « En plus, ça fait un moment que je suis là. J’ai simplement salué quelques connaissances avant de te retrouver. » conclue Nazar en glissant une mèche de cheveux ébène de sa femme derrière son oreille, d’une voix plus douce. Tout était sujet à la dispute avec Deliah. Mais tempérer leurs ardeurs faisait aussi partie de leur vie de couple. Et surtout de leur image. Ce n’était ni le lieu ni l’endroit pour se balancer ses quatre vérités au visage. Nazar se détourna d’elle pour observer la foule en portant sa coupe de champagne à ses lèvres. Le breuvage, dont il ne doutait pas de la qualité, lui semblait avoir un goût fade en comparaison avec le sang qu’il avait l’occasion de boire régulièrement. Tout ce qu’il avalait lui semblait vide et dénué d’intérêt. Il jeta un coup d’œil dégoûté à sa coupe et la porta encore à ses lèvres, l’air de rien. Il suffisait qu’il pense au goût du sang de cette fille pour que son corps entier devienne douloureux. Garder la face devant Deliah était sans doute la chose la plus difficile qui soit. « Tu me fais visiter ? » demanda-t-il pour masquer son trouble. Mais aussi parce que a l’intéressait. Bien sûr que ça l’intéressait. L’art, en tant que tel, constituait une bribe d’histoire. Il racontait l’Histoire. Et c’était l’occasion parfaite pour se faire pardonner. « Puisque je suis là maintenant, tu peux bien m’accorder cela. » ajouta Nazar en haussant un sourcil provocateur, maigre sourire aux lèvres. Il était toujours énervé. Sa colère était prête à exploser n’importe quand. La maîtrise de soi était une tâche rude, son amour pour cette femme en constituait la clé. Il n’avait pas envie de gâcher sa soirée. « D’ailleurs, où est Xander ? » Nazar était venu directement depuis l’Académie, sans repasser par leur appartement de l’Aile Sud. Or il n’avait pas croisé leur fils, peut-être y était-il toujours. L’homme n’aimait pas du tout que leur fils reste seul avec quelconque baby-sitter Moroï, pas quand des Strigoïs couraient les rues. Même si le Palais Royal était l’endroit le plus sûr au monde, Nazar n’avait pas confiance. Si Deliah l’avait laissé là-bas, il risquait de s’énerver de nouveau. Il pria pour que ce ne soit pas le cas en plantant son regard dans le sien.

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Deliah Ivashkov
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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptyLun 14 Juil - 17:28


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nazar & deliah
⊹⊹

Sa peau contre la sienne, c’était comme un feu brûlant, dévorant tout sur son passage, c’était les papillons enflammés au creu de son ventre, elle aimait son toucher, elle en voulait plus, elle n’en voulait plus. Nazar avait toujours eu cet effet électrisant sur elle, la consumant complète jusqu’à ce qu’elle ne soit plus rien que sienne. Il était un temps où elle ne vivait que pour cela, que pour devenir complète avec lui, mais aujourd’hui, à cet instant là, ça lui levait le coeur, de se dire que cette même main qui lui relevait le menton pour planter ses pupilles dans les siennes avait caressé les courbes d’une autre femme, d’une vulgaire créature assoiffée, une main qui ne demandait plus qu’elle, mais une autre. Elle avait envie de fermer les yeux, et de s’enfuir, mais elle ne pouvait pas, elle était liée à lui, et il y avait Xander. Aurait-elle mieux fait de rester chez elle, de rester dans cette petite maison de briques sales et pourrites, au lieu de se lier à lui ? C’était une question stupide. Malgré toute la haine qu’elle lui portait, il n’y avait rien au monde qu’elle aimait plus, rien qu’elle ne ferait pas pour le garder à ses côtés pour le reste de leur éternité. “Je sais Deliah. J’aurais largement préféré arriver plus tôt. Si tu crois que corriger des copies et rester coincé dans les embouteillages m’amuse…” Sa voix grondait, elle aurait pu y croire, mais elle en était incapable. Elle ne pouvait chasser cette horrible image de lui collé contre la peau satinée de sa catin, son visage tiré par l’envie, ses yeux brûlant de désir. Elle en aurait pleuré, si elle avait pu. Ses yeux-là, il ne les avait eu que pour elle pendant si longtemps. Elle ne cessait de se demander pourquoi, pourquoi ? N’était-elle plus assez belle, plus assez désirable ? Elle avait coiffé ses cheveux comme il aimait tant, ne l’avait-il pas remarqué ? Il la relâcha, regardant autour de lui. Deliah fit de même. Quelques regards curieux, et cela lui donna une gifle au visage. Elle avait presque oublié où elle était, et remis son visage de bravoure pour masquer sa tristesse. “De toute façon, tu n’as pas besoin de moi. Tu t’en sors très bien toute seule, sinon mieux. Il suffit de voir comment les hommes te regardent.” Elle serra les dents, acceptant ses mains dans ses cheveux, voulant fermer les yeux pour en savourer la sensation. Si seulement elle en avait quelque chose à faire, de ces autres hommes. Elle sentait bien leur regard, elle les voyait la dévisager de haut en bas. Mais ça ne lui faisait rien. Elle ne voulait que Nazar. Que Nazar. Mais lui ne voulait pas que d’elle.

“Tu constitues une attraction à toi toute seule. Tu es la Reine ce soir. Que je sois à l’heure ou en retard ne change rien à tes affaires. Ce n’est pas moi que ces gens viennent voir.” Elle avait envie de lui crier, et alors ? Moi j’ai besoin de toi, moi je te veux à mes côtés, moi j’ai besoin de savoir que tu es là. Mais les mots étaient pris au fond de sa gorge, prisonnier de sa lâcheté. Fut un temps où ses lèvres bougeaient sans qu’elle n’y pense, maintenant elle devait toujours réfléchir. Une innocence perdue, peut-être. Ou seulement l’oeuvre du temps. “En plus, ça fait un moment que je suis là. J’ai simplement salué quelques connaissances avant de te retrouver.” Ça n’avait plus d’importance, Deliah passait déjà à autre chose. Peu importe, le mal était fait, peu importe, l’important c’est que tu sois là. Peut-être lui aurait-elle dit cela, un jour, quand chaque mot d’affection ne lui déchirait pas les entrailles. Elle aimait savoir ses mains sur elle, la posséder quelques secondes, rappeler à tout le monde qu’ils étaient l’un à l’autre, même si ça lui faisait un mal de chien en dedans. Elle se sentit faible, idiote, de ne rien pouvoir répondre à ses paroles. Elle aurait eu envie de boire une coupe de sang, juste pour se revigorer, et non pas ce champagne humain dénué de véritable goût.

“Tu me fais visiter ?” La question lui arracha un sourcil arqué et un pincement des lèvres. C’était si abrupt! Comment faisait-il, pour changer de sujet de conversation comme cela, de faire comme si tout était banal ? Elle en était incapable. Mais elle savait qu’elle devait se reprendre, car ils étaient en public, et peu importe leurs dilemmes intérieurs, peu importe leurs problèmes de couple, ils avaient une image publique à maintenir. Là n’était pas le moment des aveux, là n’état pas le moment des larmes, là était le moment de retenir son souffle, d’étirer ses lèvres en un sourire et de continuer sur son chemin. “Puisque je suis là maintenant, tu peux bien m’accorder cela.” Il lui donna un sourire, ce sourire qu’elle aimait tant, un peu mesquin, provocateur. Il avait l’air d’une rockstar, d’un charmeur invétéré, et si elle n’avait pas eu le coeur en sang elle l’aurait embrassé tendrement, passionnément, juste pour lui rappeler qu’elle était là, qu’elle était à lui et qu’il était à elle, malgré tout. Elle sourit donc à son tour, passant sa langue sur ses canines, prenant une longue inspiration. “Bien sûr.” Une réponse courte, pour ne pas qu’il ressente les trémolos dans sa voix. Elle le prit même par le bras, verrouillant son corps au sien, ses doigts fins s’agrippant à son costume hors de prix, les cascades de ses cheveux chatouillant le tissu luxueux. Elle commença la marche, s’arrêtant devant le premier tableau sur leur chemin, l’un de ses favoris, qui représentait une femme aux cheveux noirs criant d’horreur, les ondes de son cri représentés en long ruban de soie rouge sang. “D’ailleurs, où est Xander ?” Tout en gardant les yeux rivés sur le tableau, sentant le regard de son époux sur elle, Deliah prit une longue inspiration. “Je voulais qu’il vienne, mais j’ai été incapable de le convaincre. Crois-moi, j’ai essayé.” Elle avait que Nazar ne serait pas content. Mais Xander avait fait des pieds et des mains pour ne pas venir au vernissage. Plus il grandissait, plus il devenait persuasif dans ses arguments. Comme sa mère, en quelque sorte. “Ne t’en fais pas, je l’ai laissé avec quelqu’un de compétent. Il est en parfaite sécurité.” Ce n’était pas faux – elle avait demandé à son gardien de lui trouver quelqu’un capable de le protéger en cas de besoin. Et elle lui faisait confiance, bien plus qu’à n’importe qui. Même si elle n’appréciait guère le fait d’être loin de son fils, elle préférait bien mieux l’avoir auprès d’elle, elle savait qu’il serait protégé.

Elle regardait toujours le tableau, toisant les courbes sinueuses que le pinceau avait tracé. Noir comme le charbon, rouge comme le sang. Deux couleurs seulement, mais il émanait de ce portrait un pouvoir que Deliah s’enivrait. De la puissance. De la terreur, mais de la puissance. Être triste, être désespérée, mais être forte. “Tu aimes ?” demanda-t’elle à Nazar, en pointant le tableau devant eux. “C’est ce tableau qui m’a convaincu de l’exposer. Il raconte le récit d’une femme, trahie par celui qu’elle aime, qui crie au monde sa colère, son désespoir.” Elle avait parlé sans vraiment réfléchir. Lorsqu’elle parlait d’art, Deliah entrait dans une sorte de transe, elle parlait et elle parlait, elle disait tout comme des faits mais elle tentait en vérité de comprendre. L’art était un mystère, une énygme constante qu’elle se bornait à essayer de résoudre. Elle repensa à ses paroles. Elle était comme cette femme. Elle regarda Nazar, elle détailla les traits de son visage. Elle ne pouvait se résoudre à lui dire qu’elle savait. Le savait-il ? Elle ne croyait pas. Elle comptait bien garder le secret. Sinon elle ne pourrait le regarder en face, pas vraiment. Que lui dirait-il ? Elle ne voulait pas de ses excuses, de ses explications. Ça serait trop douloureux. “Tous ces tableaux racontent des épisodes de sa vie” continua-t’elle en se raclant la gorge, référant à l'artiste. “Celui-là, c’est quand son père a quitté sa mère pour s’enfuir avec une autre femme, bien plus jeune que lui. Quelle histoire!” Quelle ironie, plutôt ! Elle aurait voulu le dire, mais elle n’en avait pas le courage. Elle s’empressa cependant de fendre ses lèvres en un sourire. “Après l’exposition, j’ai pensé qu’on pourrait l’accrocher quelque part chez nous. Je l’ai déjà achetée. Ça ne te dérange pas, j'espère.” Un peu morbide, certes, mais leur vie entière l’était. Deliah voulait cette toile chez elle, afin de toujours se souvenir d’être forte. De résister. D’évoluer. Elle avait tant changée, elle n’avait rien laissé l’abattre au cours des années. Ceci n’était qu’un autre obstacle. Elle passerait par-dessus. Bien que ça la terrifiait d’avoir à perdre Nazar au passage.

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Nazar Ivashkov
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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptyLun 14 Juil - 22:48


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« Je voulais qu’il vienne, mais j’ai été incapable de le convaincre. Crois-moi, j’ai essayé. Ne t’en fais pas, je l’ai laissé avec quelqu’un de compétent. Il est en parfaite sécurité. » Nazar dut faire un effort surhumain pour ne pas l’attraper et la secouer, lui hurler qu’elle était inconsciente, qu’il lui avait répété mille fois de ne pas laisser Xander seul. Il était un enfant, seulement un gamin prêt à tout pour échapper à la surveillance des Gardiens pour se donner l’illusion d’être un homme. Beaucoup étaient prêts à porter atteinte au couple royal, et quelle meilleure cible que Xander, leur trésor, leur plus grande fierté ? Il la foudroya du regard et serra les poings. Il était peut-être arrivé en retard, mais il partirait plus tôt que prévu, ne serait-ce que pour s’assurer que son fils allait bien. Nazar ne le pardonnerait pas si facilement à Deliah. Mais avant de pouvoir faire la moindre remarque cinglante et brûlante à cette dernière, sa femme avait déjà changé de sujet. Ils s’étaient arrêtés devant un tableau qu’elle observait avec intensité, et Nazar tenta de se détendre pour apprécier sa visite particulière. « Tu aimes ? » Aimait-il ? Sans doute. La rage l’empêcha de répondre, néanmoins il se perdit dans la contemplation de l’œuvre. Elle était d’une profondeur inexplicable, obsédante. Il comprenait parfaitement pourquoi Deliah avait décidé d’exposer ces tons de noir et de rouge, quand bien même ça n’avait rien de joyeux. « C’est ce tableau qui m’a convaincu de l’exposer. Il raconte le récit d’une femme, trahie par celui qu’elle aime, qui crie au monde sa colère, son désespoir. » Nazar se figea. Soudain, il aimait beaucoup moins ce tableau. Il détestait même ce qu’il racontait. Il jeta un bref coup d’œil à Deliah, garda le silence. Son cœur aurait pu se décrocher de sa cage thoracique. Quand la jeune femme croisa son regard, Nazar le détourna pour s’intéresser de nouveau à l’œuvre, l’air impassible. Il fallait rester calme. Ce n’était qu’un tableau. La panique s’empara pourtant de lui ; qu’est-ce qui différenciait la femme du tableau de Deliah, aujourd’hui ? Elle aurait pu être sur cette toile, avec sa robe couleur de sang et ses cheveux d’ébène. Elle aurait été cette femme au destin tragique. « Tous ces tableaux racontent des épisodes de sa vie. Celui-là, c’est quand son père a quitté sa mère pour s’enfuir avec une autre femme, bien plus jeune que lui. Quelle histoire ! » Son visage se décomposa. Etait-ce une blague ? Deliah pouvait-elle être au courant de quoi que ce soit ? Impossible, sinon il aurait déjà eu droit à la dispute de leur vie. « Après l’exposition, j’ai pensé qu’on pourrait l’accrocher quelque part chez nous. Je l’ai déjà achetée. Ça ne te dérange pas, j'espère. » Nazar fronça les sourcils, troublé. « Je, euh … Je m’en moque. » répondit-il seulement, en continuant son parcours jusqu’au prochain tableau. Il n’avait aucune envie d’avoir ça chez eux, mais si Deliah l’avait déjà acheté, il ne pouvait rien y faire. Et refuser serait louche, il en avait bien conscience. Surtout qu’en dehors des raisons qui avaient poussé l’artiste à peindre cela, ces œuvres étaient tout à fait à son goût aussi. Comment Nazar pourrait-il supporter de le regarder tous les jours, chez eux ? De se rappeler ce qu’il signifiait ? Il n’avait qu’une envie, c’était de fuir le plus loin possible. Qu’est-ce que ça pouvait être douloureux …

Un certain malaise, indéfinissable, régnait dans l’air. Des non-dits qui les séparaient un peu plus chaque jour jusqu’à ce qu’ils finissent par atteindre le point de non-retour. Deux bombes à retardement prêtes à exploser et tout emporter dans leur sillage. La douleur, le regret et l’amour l’étouffaient, l’harassaient, le paralysaient. Il se tourna brièvement vers Deliah et se détourna de nouveau pour observer cette nouvelle toile. « Je n’ai pas envie que ces histoires tristes soient exposées à notre vue toute la journée. » finit-il par dire. Il se retourna et écarta les bras en regardant les différents murs de la salle. « Il n’y a rien de plus joyeux ? Comme par exemple … » Il réfléchit un instant et s’approcha de Deliah en ignorant royalement le reste du monde, un air de défi moqueur et séducteur aux lèvres. Le reste du monde n’avait aucun intérêt. Tout ce qui comptait, c’était elle. Et protéger son secret. Surtout protéger son secret. Ses lèvres s’arrêtèrent à quelques centimètres de son oreille et, sans se départir de son sourire provocateur, il souffla d’une voix lente et calculée : « Comme par exemple le père qui voudrait un autre enfant de la mère avant d’être trop vieux, plutôt que de penser à s’en aller avec une petite fille. » Il s’écarta un peu, regard gris plongé dans celui de son épouse. Etait-ce des aveux ? Du chantage ? Une demande officielle ? Les trois en même temps ? Jamais Nazar n’avouerait tromper Deliah. Plutôt mourir. Cependant, il était sincère quand il parlait d’enfant. Cette idée l’obsédait quelque peu, depuis quelques temps. Il se détourna de nouveau de sa femme pour continuer son chemin, sans attendre de réponse. « Je ne vais pas rester longtemps. » enchaîna le prince d’une voix redevenue froide et mesurée. Quel excellent moyen de détourner la conversation de ce qu'il venait de dire ! Nazar se sentit tout à coup terriblement honteux; pour se justifier, il n'aurait qu'à dire que c'était un exemple comme un autre. Mais ne serait-ce pas mentir ? « J’ai encore du travail, et je ne veux pas laisser Xander seul. » Son fils était toute sa vie, ce qu’il aimait le plus au monde, au même titre que Deliah. Faire un choix entre eux était difficile, mais Deliah avait à ses côtés son Gardien en qui Nazar avait toute confiance. Il s’arrêta devant un tableau qui attira particulièrement son attention. Il croisa les bras sur son torse en l’observant, fasciné. Cette scène, il l’avait vécue des milliers de fois dans sa tête, vestige de ce à quoi ressemblerait leur relation lorsque Deliah finirait par découvrir la vérité. Il n’avait pas besoin de l’analyse de son experte d’épouse pour savoir ce qu’il racontait : l’homme, à genoux au sol, retenait la pauvre créature qu’il avait blessée par le poignet alors que celle-ci s’éloignait. Oui, ce tableau était parfait.

Il resta planté là à l’observer comme si il le vivait. Bien des choses avaient déraillé dans sa vie dernièrement. Monsieur Perfection s’était laissé aller, avait cédé. Toute sa vie n’avait été que retenue et apparence. Nazar avait cherché la perfection, faisant taire ses besoins et ses envies. Il avait eu droit d’épouser une femme qui n’avait rien de noble, ô miracle d’une existence fausse et superficielle. Mais après ça, son existence était redevenue ce qu’elle avait toujours été jusqu’à sa rencontre avec Mademoiselle Hendry : pouvoir, image, argent, pouvoir, image, argent. Dans les bras de cette Blood Whore, il s’était perdu, oublié, avait eu enfin droit de penser à autre chose. Il n’était plus Nazar Ivashkov, il était un homme avec des moments de doute, des moments de tristesse et de vide. Un homme terrifié à l’idée de vieillir, qui craignait de ne plus être assez bien pour la princesse qui se tenait à ses côtés en cet instant. . « Celui-là … » dit-il en désignant l’œuvre d’un simple mouvement du menton. « Je veux l’acheter. » conclue Nazar.
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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptySam 19 Juil - 15:51


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nazar & deliah
⊹⊹

“Je, euh… Je m’en moque.” Elle aurait du s’en douter. À quoi s’attendait-elle ? Que Nazar se jette en pamoison devant la toile, comme elle l’avait fait la première fois ? Le tableau ne pouvait pas lui parler de la manière qu’il le faisait avec elle. À elle, il lui criait des choses, il lui insufflait quelque chose d’incompréhensible, mais de puissant, un torrent qui s’abattait sur ses épaules avec une violente force, elle ne comprenait pas seulement le tableau, elle le vivait. Elle continuait à l’admirer, tentant de chasser les paroles de Nazar de son esprit. Il s’en moquait. Quel choix de mots. Il ne pouvait le savoir, mais c’était comme s’il disait qu’il s’en moquait, de sa souffrance, qu’il s’en moquait, de sa sensation de trahison, brûlante comme un fer rouge, qu’il s’en moquait d’elle, qui gardait son misérable secret à l’intérieur d’elle-même, ce petit secret pourri qui la consumait de l’intérieur, et qui dévorait la vie qu’il lui restait. Mais Nazar ne savait pas qu’elle savait. C’était un jeu, ou presque. Ça lui en donnait le tournis, et soudainement la toile lui donna mal au coeur, mal à l’âme, et elle fut contente lorsque Nazar les détourna vers les prochaines toiles. Elle le détestait, elle le haissait, et pourtant elle s’accrochait à son bras comme on s’accroche à sa propre vie, et pourtant elle ne pouvait pas le lâcher, elle ne le lâcherait pas. Il était à elle, il était sienne, pas à cette putain, pas à cette jeunesse éphémère qui ne faisait que passer. Oui, ça passerait, certainement ? Elle tentait bien de s’en convaincre, bien que ça la faisait souffrir autant qu’un couteau en plein coeur. Mais elle ne pouvait chasser l’idée qu’une fois qu’il se fatiguerait de celle-là, il en trouverait une autre. Un manège incessant, ayant pour seul but de le satisfaire, lui et ses envies primales, et de la faire souffrir, en silence, seule. Elle avait envie de lui cracher au visage. Mais elle ne pouvait pas. Elle n’en avait pas le courage, elle était si terrifiée, si horrifiée à l’idée de le perdre qu’elle n’ouvrirait sans doute jamais la bouche. Elle ne ferait que s’accrocher, tant qu’elle le pourrait, tant qu’elle en aurait la force. “Je n’ai pas envie que ces histoires tristes soient exposées à notre vue toute la journée.” Elle ne pouvait le blâmer. Après tout, n’avait-il pas raison ? Ce tableau serait le constant brûlant rappel de sa trahison. Elle ne pourrait jamais ranger sa souffrance dans un coin de son esprit, il serait toujours là, devant elle. Il avait raison. Comme elle le détestait pour avoir raison. Elle aurait voulu lui tordre le cou. “ll n’y a rien de plus joyeux ? Comme par exemple…” Elle attendit qu’il pointe une nouvelle toile, le regards las, les membres lourds. Elle se sentait comme un cadavre qu’on traîne derrière soi, l’ombre d’elle-même. Qui était-elle à présent ? Était-elle vraiment toujours l’épouse de Nazar, ou simplement une femme pâle qui s’accroche désespérément au bras d’un homme qui l’aime peut-être, mais qui en aime également une autre ? Elle cligna des paupières à cette pensée. Nazar aimait-il cette créature ? Avait-il des sentiments pour elle ? Lui avait-il susuré à l’oreille qu’elle était à lui, comme il l’avait fait un nombre incalculable de fois ? Deliah se sentit trembler des pieds à la racine des cheveux. Combler ses désirs les plus primaires, c’était une chose, mais l’aimer… Ça serait comme un coup de fouet en plein visage. Elle avait envie de lui demander, de lui hurler au visage. Mais elle était bloquée. La seule pensée que Nazar aime sa misérable créature lui donnait envie de vomir. Quelle humiliation.

Elle leva les yeux vers lui lorsqu’il se tourna pour lui faire face. Elle lut son visage comme un livre ouvert, elle connaissait cet air, ce sourire séducteur et ses yeux pétillants, c’était ce qui l’avait fait tomber amoureuse, c’était ça qu’elle adorait, qu’elle admirait chez lui. Cette désinvolture moqueuse qu’il portait comme son plus beau costume. Qu’est-ce qu’il était séduisant. Il allumait un feu en elle, elle se sentit faible face à lui, avec cet air-là, il lui ferait faire n’importe quoi. Puis elle sentait son souffle sur son oreille, et elle se sentait à bout de souffle elle-même, et elle avait envie de l’attraper par son beau visage et de le ravager. “Comme par exemple le père qui voudrait un autre enfant de la mère avant d’être trop vieux, plutôt que de penser à s’en aller avec une petite fille.” Il planta son regard gris, son magnifique, son élégant regard gris, dans le sien, et Deliah se sentit déchirée, par le désir et par la colère et par tout, elle était faible, elle était perdue, elle était redevenue une enfant. Nazar voulait-il vraiment d’un autre enfant avec elle ? La simple pensée lui procurait une joie intense, une joie extrême, car elle, c’était tout ce qu’elle voulait, produire, créer avec lui, construire quelque chose de plus grand, de toujours plus grand, elle voulait tout faire avec lui, toujours être à ses côtés, et elle avait perdu espoir que ce n’était plus le cas pour lui, qu’il ne voulait plus rien d’elle, qu’il finirait par s’en aller définitivement, avec cette petite fille, cette fillette qu’elle détestait plus que tout, et qu’il réaliserait que c’était elle, c’était Deliah, qui l’aimait le plus, sans limite, sans hésitation. Elle le regardait à ce moment-là, les yeux plein d’espoir, oui, peut-être Nazar était-il en train de revenir. Elle tendit les bras pour s’accrocher à lui, comme pour la soutenir, elle était à bout de souffle, allumée par le désir et revigorée par ses paroles, à cet instant là elle aurait tout fait, elle aurait tout oublié. Mais ça ne pouvait pas durer. “Je ne vais pas rester longtemps. J’ai encore du travail, et je ne veux pas laisser Xander seul.” Il avait coupé la corde, il lui avait déchiré le coeur, encore. Sa voix, froide, mesurée au compte-gouttes, le Nazar qui adorait Deliah était déjà parti, était revenu celui qui arrivait en retard, celui qui ne restait pas longtemps. Elle rabaissa ses bras, à moitié chemin vers ses mains à lui, elle les laissa retomber le long de sa robe qu’elle avait si soigneusement choisie. Elle pinça les lèvres, un autre coup de fouet au visage. Elle aurait pleuré, si elle se l’aurait autorisé. Quelle sotte, quelle idiote ! Elle était retombée dans son jeu, il la possédait si bien, elle le réalisait, elle n’avait aucune défense contre lui, contre son regard gris. Elle le toisait, la haine perçant son regard. S’ils n’avaient pas été en public, elle aurait hurlé de rage, elle l’aurait frappé, elle lui aurait bien fait savoir qu’elle n’était pas un jouet, qu’elle n’était pas le sien. Elle ne répondit pas, gardant les lèvres bien pincées, le regardant s’éloigner. Elle se détourna de lui, comme pour se rappeler où elle était, et croisa le regard de son gardien, qui la toisait à son tour. Il lui demanda, de son regard, si ça allait. Elle détourna les yeux. Elle n’était en colère contre personne sauf elle-même, en vérité.

Elle retourna les yeux vers Nazar pour voir s’il était parti, mais là était-il toujours, arrêté devant une autre toile, les bras croisés, le regard songeur. Il était concentré ce qu’il voyait, et Deliah étira le cou pour voir de quoi il s’agissait. Oui, elle connaissait cette toile. L’homme, désespéré, tentant de retenir celle qu’il avait blessée. Elle parcoura la petite distance entre eux, se replaça aux côtés de Nazar. “Celui-là… Je veux l’acheter.” Il regardait la toile avec une expression indéchiffrable, et Deliah sentit sa colère s’apaiser, laissant place à une tristesse incomensurable. Nazar était-il cette homme, et elle cette créature ? Réalisait-il qu’il la blessait ? Tenterait-il de la retenir ? Mais s’il s’identifiait à cette toile, il avait tout faux. Deliah ne partirait jamais. Si Nazar tentait de la retenir, elle resterait. Mais ça, elle ne pouvait pas lui dire. Qu’il souffre comme elle lui donna un espèce de sentiment de satisfaction. Mais quelle ironie, quelle imbécilité ! Que les époux souffrent en silence chacun de leur côté, déchiré, protégé par un secret à moitié découvert. Deliah en aurait presque ri. Elle laissa sa main entourer l’avant-bras de Nazar, laissant glisser ses doigts sur le doux tissu de son costume. “D’accord” répondit-elle tout simplement. Elle ne demanda pas pourquoi, elle savait pourquoi. Elle laissa sa main sur le bras de Nazar un peu plus longtemps. Elle aimait tellement le toucher. Le savoir là. À portée de main. Savoir qu’elle n’avait qu’à tendre le bras pour l’attraper. “Pardonne-moi d’avoir laissé Xander seul. Je sais que tu détestes ça” dit-elle d’une voix étrangement douce, calme. Elle n’avait pas à s’excuser, mais elle ne pouvait s’en empêcher. L’amour de Nazar était pour elle. Il était tout. “Si tu as besoin d’y aller, vas-y. Tu as sûrement beaucoup de boulot déclara-t'elle avec un semblant de sourire. Après tout, sans doute voulait-il s'éclipser pour aller à la rencontre de sa créature. Deliah n'en doutait pas. Après ce qu'il venait de lui dire... ç la rendait malade. Mais il n'y avait rien qu'elle puisse faire. Elle ne voulait pas qu’il s’en aille. Mais en même temps, elle ne voulait plus le voir. Sa vue était aussi douloureuse qu’apaisante. C’était un constant dilemme, de constants opposés, un déchirement incessant. Cela ne saurait durer. Elle relâcha Nazar, se tournant vers lui. “Je vais rentrer tard. Après l’exposition, je compte emmener Julian prendre un verre pour célébrer son succès. Il a invité quelques amis à lui, ça risque de s’éterniser.” Elle prit une longue inspiration, balayant sa tignasse sombre par-dessus ses épaules pâles. “Ne m’attends pas. Et embrasse Xander pour moi” ajouta-t’elle d’un air détaché. Voilà, il voulait partir ? Elle le libérait. Elle n’avait plus la force de se battre, pas aujourd’hui. Elle lui en voulait, de lui faire vivre ces constantes montagnes russes. Certes, elle était à blâmer également. Mais ça, elle ne l’avouerait pas. Elle lui donnait un échappatoire sur un plateau d'argent.
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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptyDim 20 Juil - 22:18


i have found the paradox, that if you love until it hurts, there can be no more hurt, only more love.


« Pardonne-moi d’avoir laissé Xander seul. Je sais que tu détestes ça. » Nazar s'arracha à la contemplation du tableau pour regarder Deliah qui serrait de nouveau son bras dans sa main. Elle lui semblait minuscule et fragile. De nouveau, il fut envahi par cette sensation intense de vouloir l'emprisonner dans ses bras et la protéger contre le monde entier. Mais finalement, la seule personne dont elle devait être protégée, c'était lui. Il était le prédateur, prêt à la séduire et la détruire à son bon vouloir. La princesse de ses nuits, son jouet, sa propriété. Comment pouvait-elle s'accrocher à lui, alors qu'elle aurait dû fuir ? Qu'elle était naïve ! « Si tu as besoin d’y aller, vas-y. Tu as sûrement beaucoup de boulot. » Son sourire le faisait frémir.  Qu'y avait-il de drôle ? Nazar eut l'étrange sensation d'avoir raté une plaisanterie, mais ne s'en formalisa pas. Il n’était pas le genre d’homme à beaucoup sourire ou plaisanter. En fait, il le faisait même rarement. Seule Deliah avait cette incroyable capacité à le faire passer de la fureur au sourire en un rien de temps.  « Je vais rentrer tard. Après l’exposition, je compte emmener Julian prendre un verre pour célébrer son succès. Il a invité quelques amis à lui, ça risque de s’éterniser. Ne m’attends pas. Et embrasse Xander pour moi. » Nazar retint Deliah par le poignet un peu brusquement. Son regard plongea dans le sien, inquisiteur. « Très bien, mais je ne veux pas que tu restes seule avec … Lui. Je n’aime pas du tout la façon dont te regarde ce gringalet d’artiste. » siffla-t-il sans autre forme de procès. Il la relâcha pour ne pas lui faire mal et croisa les bras sur son torse, tandis que son regard se posait sur les convives. « J'emmènerai Xander avec moi, cette nuit. » ajouta Nazar. Ce n'était pas la première fois qu'il l'accompagnerait à l'Académie. Il était encore trop jeune pour être élève, mais le jour viendrait où il y passerait le plus clair de son temps. Son fils en connaissait déjà tous les recoins par cœur, s'assurant ainsi d'y trouver sa place un jour. Généralement, Xander se plaisait à s'asseoir au dernier rang de l'amphithéâtre, entouré par les élèves les moins attentifs qui le divertissaient avec un mélange d'amusement et de curiosité. « Et je reste encore un peu. » conclue-t-il en prenant sa main dans la sienne. Lier ses doigts aux siens calma quelque peu ses ardeurs. La jalousie vrillait son cœur, le faisait trembler de rage. Il n'aimait pas qu'elle sorte sans lui, mais ne lui interdisait jamais. Deliah avait eu une vie avant lui, et avait droit d'en avoir une sans lui aujourd'hui encore. Il n'était pas de ces hommes qui assouvissaient leurs femmes pour vaincre quelconque peur personnelle. A moins que Nazar ne puisse s'y résoudre, parce que lui-même n'était pas un modèle de vertu. Cette explication était nettement plus plausible. Son regard gris parcourut le tissu rouge satiné de la robe de son épouse, et l'ombre d'un sourire naquit sur ses lèvres tandis que son pouce caressait avec douceur sa main prisonnière de la sienne. « Je partirai une fois la nuit tombée. » Il lui restait sans doute une petite heure, guère plus. Pourquoi fallait-il qu'il travaille ? Il n'en n'avait nullement envie. Il était pourtant celui qui avait choisi de se tuer à la tâche à l'Académie, alors qu'il avait assez d'argent pour passer sa vie chez lui, avec sa famille. Il avait conscience que sans son boulot de professeur, Deliah et lui se seraient déjà entre-tués. La présence de l'autre était à la fois la chose la plus agréable et la plus risquée qui soit. Nazar avait toujours été certain qu'il mourrait un jour de la main de Deliah. Cette perspective était plus agréable que de mourir de vieillesse, par ailleurs. Néanmoins, il leur fallait apprendre à s'éloigner pour respirer.

Sa main se posa sur sa hanche et il l'attira à lui. Nazar était fasciné par les beaux yeux de Deliah, qu'il aurait pu regarder sans se lasser pour l'éternité. Leur relation était ainsi : de feu et de glace. Ils se rejetaient pour mieux se rapprocher. Comment faisaient-ils pour tenir le coup, après douze ans ? C'était un miracle ; ils étaient un miracle. Ils réussiraient là où beaucoup avaient échoué, dans la gloire et dans le sang. Si le Destin les avait réunis, ce n’était pas pour rien. Deliah avait donné un sens à son existence, elle était le soleil de ses nuits et la lune de ses jours. Sa lumière le guidait minute après minute, lui donnait le courage d’avancer sans se retourner vers quelque chose de plus grand, toujours plus grand. Il aurait pu écrire des livres sur cette femme, en faire une star de cinéma, l’égérie d’une génération … Mais il ferait d’elle une Reine. Il l’avait promis, et il tiendrait cette promesse. Un jour, le monde plierait genou devant sa femme, sa merveilleuse épouse. Sa main s'accrocha à son dos, jouant avec la fermeture éclair discrète de sa robe écarlate. Il n'y toucha cependant pas, pas en public. En apparence, ils avaient seulement l'air d'un couple très amoureux, et heureux de cette soirée des plus réussies. Il fallait que cela s'en tienne là. « Si tu savais l'effet que tu me fais, dans cette robe … Je vais y penser toute la nuit. C'est une véritable torture. » murmura-t-il avec ses airs d'enfant joueur et faussement timide. Nazar se pencha pour déposer ses lèvres sur son front en laissant courir sa main dans sa chevelure sombre. «  Je t’aime tellement que je pourrais te dévorer. » plaisanta-t-il sur le même ton, tandis que ses lèvres se posaient dans son cou. Il la relâcha de nouveau, conscient que s’il ne le faisait pas maintenant, ça risquait de dégénérer. Nazar arrêta un serveur pour prendre une nouvelle coupe de champagne dont il but une gorgée pour faire taire ses ardeurs, cette sensation de chaleur dévorante qui s’était emparée de lui. Mais Nazar n’était pas dupe, il savait qu’il y avait autre chose. Il avait envie de sang. Pire qu’envie, il en avait besoin. Il fallait qu’il laisse parler ses instincts bestiaux, qu’il se consume et se détruise dans le péché originel et cette soif de sang qui le réduisait en esclave. Comment pouvait-il penser à ça alors que Deliah était à ses côtés ? « … Il faut que j’y aille. Je dois passer au feed center. » souffla-t-il en posant sa coupe à moitié pleine là où il put. Heureusement que le feed center lui permettait de se nourrir rapidement, Nazar ne pouvait sciemment pas aller voir la Blood Whore maintenant. Il embrassa les cheveux de Deliah et s’éloigna à la hâte en faisant un bref signe de la main à son gardien qui le suivit sans broncher, après avoir salué la jeune femme d’un hochement de tête. Nazar quitta la galerie et fonça à la voiture. Au loin, le soleil se couchait. Mais le ciel n’était pas encore teinté de ses tons rouges sang.

hrp : ce que je te propose pour qu’on ne tourne pas en rond ou qu’on n’arrête pas là, c’est de faire une ellipse temporelle Arrow par exemple, je verrais bien nazar aller chercher deliah au bar où elle est sensée être avec julian et les autres, plus tard dans la nuit.  light me up when i'm down ≈ del. 3543003952 je ne sais pas ce que tu en penses.  light me up when i'm down ≈ del. 1557543182
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Deliah Ivashkov
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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptyMar 22 Juil - 21:46


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nazar & deliah
⊹⊹

Il avait posé sa main sur sa hanche, pour l’emmener à lui. Sa main glissait dans son dos, serpentard tentateur, ses doigts bougeaient sur le satin de sa robe en y laissant une trace brûlante, elle le voulait tout entier, elle voulait qu’il disparaisse. Il resterait un peu, qu’il avait dit. Il n’aimait pas comment l’artiste la regardait, il avait dit. Qu’il avait ce don propre à lui, de la faire sentir comme un trésor, autant qu’il la faisait sentir comme une vulgaire marionnette qu’il faisait danser à son gré ! Deliah en était presque étourdie, à quel point elle ne le comprenait plus. Avec Nazar, c’était toujours des montagnes russes, constantes, assourdissantes, mais oh combien divines. “Si tu savais l’effet que tu me fais, dans cette robe… Je vais y penser toute la nuit. C’est une véritable torture.” Elle ferma les yeux, ses longs cils effleurant ses joues, elle les fermait si fort que ça en faisait mal, elle serait restée là toute la nuit, elle aussi, accrochée à lui, lui montrant qu’elle l’aimait toujours, car oui, c’était le cas. Malgré tout, et combien elle se détestait pour cela, elle ferait tout pour Nazar, il était son sien, son trésor, son miracle. Oui, un miracle. Un simple, magnifique, terrifiant miracle. Lui qui l’avait doucement arraché à sa vie de misère, tirée hors de cette petite maison poussiéreuse pour lui faire découvrir le monde. Elle n’avait été qu’un enfant à l’époque, on aurait dit, Nazar l’avait fait grandir, elle était devenue une femme grâce à lui, elle s’était développée, le bourgeon s’était transformé en fleur, mais était-elle toujours la même ? Que serait-elle sans lui ? Sans gardien, sans famille, peut-être serait-elle morte, peut-être serait-elle malheureuse, pauvre, affamée. Elle n’en savait rien. Elle ne pouvait s’autoriser à y songer. Elle était là, maintenant, avec lui enveloppé autour d’elle, et elle l’aimait, malgré sa trahison, malgré sa déception amère. Il embrassa son front et elle frémit sous lui. “Je t’aime tellement que je pourrais te dévorer.” Elle ne put s’en empêcher, elle sourit comme une petite fille, manquant de soupirer quand il déposa ses lèvres dans son cou. C’était si érotique, mais si détestable, ça la rendait malade qu’elle l’aimait autant, ce magnifique salaud, ce bel idiot. Il se retira rapidement, comme si on l’avait piqué au fer rouge, il se redressa, visiblement aussi troublé qu’elle, par quoi elle ne pouvait que deviner, mais ça lui fit serrer les dents légèrement. Même comme cela, il ne pouvait s’empêcher de penser à l’autre catin ? Elle se retint tout commentaire cependant, consciente des gens autour d’eux, consciente qu’elle devait arrêter de se torturer elle-même. Elle n’avait personne à blâmer pour cela, sinon cette créature infecte qu’elle aurait bien étranglé avec ses propres doigts. Si elle avait été là, devant elle, Deliah était certaine qu’elle aurait pu la tuer. Elle la haissait, celle qui détruisait tout, celle qui la détruisait. Car jamais elle ne le dirait à Nazar, elle ne voulait pas qu’il parte, il ne voulait pas qu’il la prenne en pitié, elle voulait juste qu’il oublie cette catin et qu’il retourne dans ses bras, ou bien… Non, en fait. Elle ne savait même pas ce qu’elle voulait. Elle était perdue. “… Il fat que j’y aille. Je dois passer au feed center.” Et comme ça, il s’en alla. Son gardien passa après lui, la saluant d’un signe de tête, mais elle ne prit pas la peine de répondre, observant le dos de son époux, de son tout et de son rien, passer la porte de la galerie. Son coeur était en mille morceaux, brûlé et en cèdres dans sa poitrine. Comment pouvait-elle l’aimer à ce point, et comment cet amour pouvait-il la détruire autant ? Ce n’était pas humain. Mais ils n’étaient pas humains. Leur vie, ce n’était que noirceur et sang. À quoi s’attendait-elle ? C’était comme si son conte de fée s’était terminé. Elle ferma les yeux une seconde, puis replaça son sourire sur son visage. Que faire, sinon continuer à vivre ?

⊹⊹⊹

La nuit était tombée, enfin. Quand Deliah était arrivée à la galerie, il faisait toujours soleil, et ce dernier lui avait irrité la peau comme une serviette trop rude, même à travers ses lunettes de soleil, même à travers son ombrelle. En sortant de l’exposition, le ciel était noir d’encore. La nuit était presque tombée tandis qu’elle avait accompagné Julian et ses amis jusqu’au bar le plus proche, un établissement tout à fait correct, quoique un peu trop… humain à son goût. C’était si différent de celui qu’elle fréquentait d’habitude. Pas de marbre, pas de lustres, juste un tapis agréable, pas de serviteurs habillés proprement, c’était une grande salle un peu bruyante, quoique chic en son genre. Elle suivit l’artiste à travers quelques tables pour rejoindre la section qu’ils avaient réservés dans le coin du bar. Elle sentait les regards sur elle en marchant. Oui, elle était d’une beauté spectrale, inhumaine. C’était l’effet que beaucoup des femmes moroï avaient lorsqu’ils sortaient dans le monde extérieur, et Deliah en était fortement habituée, bien qu’elle n’y faisait pas très attention. Elle n’avait toujours voulu que plaire à Nazar, et il n’était pas là. Elle avait continué son travail comme à son habitude après son départ, mais il avait laissé un sentiment de glace dans son coeur. Comme un fantôme qui aurait passé juste pour la tourmenter, juste pour lui rappeler qu’il était là, qu’il avait fait ce qu’il avait fait, et qu’elle avait à vivre avec, chaque seconde, chaque instant. Elle avait tenté du mieux qu’elle le pouvait d’ignorer la noirceur qui s’était emparé d’elle, mais ça la hantait. Elle détestait cela. Elle but quelques verres en compagnie de Julian et ses amis, qui étaient un peu grossier à son humble avis, parlant art et actualité. Cela lui changeait légèrement les idées, mais elle ne se sentait pas tout à fait à sa place. C’était un endroit qui n’était pas elle, tout simplement, mais elle voulait faire plaisir à Julian. Il souriait tellement, et il ne cessait de la remercier. Ça lui faisait chaud au coeur, même si elle sentait sa tête lourde. Elle ne pouvait qu’atteindre le moment opportun pour se retirer, et continuer sa journée. Elle irait se reposer un peu, puis passerait le reste de son temps avec Xander. Il lui manquait. Elle avait envie de le serrer dans ses bras, très fort, trop fort. Lui, qui ne l’avait pas décu. Lui, qu’elle aimait sans équivoque, sans que ça lui fasse mal. Un inconnu vint lui proposer un verre, mais elle déclina poliment. Son esprit ne cessait de revenir à Nazar. La nuit avançait, coulant, et Deliah constata que ses compagnons commençaient à être sérieusement éméchés. Cet environnement commençait sérieusement à la rendre mal à l’aise, tandis que le sujet de conversation se tournait vers l’alcool et les femmes, elle se sentit soudainement très mal, affamé, les dernières heures ne lui ayant fourni aucune nourriture subsistante, elle en était presque étourdie, il fallait qu’elle parte, mais elle ne voulait pas revoir Nazar, pas revoir ce lit conjugal qui lui faisait mal, pas revoir ces photos et ces souvenirs et ces rappels incessants qu’elle avait été trahie et qu’elle le détestait, qu’elle se détestait. Elle regarda son gardien, le regard lourd, et elle vit une étincelle dans ses yeux, celle qu'il avait quand il demandait s'il devait intervenir, mais elle secoua la tête, sa tête qui était si lourde, ses lèvres qui étaient si sèches. Elle ne se sentait pas du tout bien. Elle ne savait pas ce que c'était. Comme si les paroles de Nazar, comme si ses actions, venaient tout à coup l'accabler. Elle n’était pas du tout d’humeur pour des conversations trempées par l’alcool avec des inconnus, pas quand Nazar lui pourrissait l’esprit, pas quand sa gorge devenait sèche et que ses crocs lui perçaient presque les joues, et elle se leva pour aller se prendre un autre verre, les yeux brûlant, la gorge voulant lui sortir par les lèvres. Elle avertit ses compagnons rapidement, les mains tremblantes, et se dirigea vers le bar d’un pas rapide, le coeur lui battant à travers les oreilles, sentant son gardien près d'elle, et même ça ne réussit pas à la rassurer, et elle s'arrêta devant le long comptoir, et aussitôt un homme l’accosta, et elle crut qu’elle allait lui sauter dessus pour lui arracher la gorge. “Qu’est-ce qu’une belle femme comme vous fait dans un endroit aussi crade ?” lui demanda-t’il, et elle avait du mal à voir son visage, elle ne voyait que Nazar. Cette homme était envouté, elle le voyait, simple humain, simple source de sang, elle empoigna son sac, enfonçant presque ses ongles dans le tissu fragile. Elle ne prit pas la peine de lui répondre, mais il l’empoigna par le bras, et elle fit volte-face, plantant ses yeux pâles, glacials, dans ceux de l’homme, vitreux par l’alcool, ne laissant même pas le temps à son gardien d'intervenir. “Vous allez me lâcher tout de suite et oublier que j’étais là” dit-elle précipitamment, dans un voix sèche, et l’homme la lâcha et oublia qu’elle était là. Elle savait que c’était mal vu d’utiliser ce don, elle savait ce que son gardien lui dirait. Mais elle voulait qu’on la laisse tranquille. Elle commanda un autre verre, l'attendant patiemment. Il ne faisait pas froid, mais elle frissonnait soudainement tout de même, les lèvres sèchent, les mains tremblantes. Ce qu’elle n’aurait pas donné pour disparaître à cet instant précis. Pour s’asseoir, et se fondre à travers le décor, et d’oublier la douleur qui passait à travers ses veines. Mais en même temps, elle aurait tout donné pour ne pas être là, mais être à la maison, serrant Nazar et Xander dans ses bras, d'oublier toute cette histoire de catin rouge et de redevenir heureuse. Mais elle n'avait pas ce pouvoir là. Et ça lui rongeait l'esprit. "Deliah" dit son gardien, doucement, derrière elle. Elle secoua la tête. Elle n'avait pas envie de parler. Elle ne voulait que le silence, la tranquillité. Elle savait qu'il ne voulait que savoir si elle voulait quelque chose, rentrer peut-être, ça serait sage, mais elle n'en avait pas envie. Elle reçut son verre, et le sirota un peu, voulant souffler un peu avant de retourner à la table avec les autres. Elle se sentait faible. Elle ne s'était pas nourrie de la journée. Mais ça ne pouvait pas qu'être ça. C'était la douleur. Son coeur brisé, qui entaillait tout son être. Elle pensait à Nazar. Bien sûr. Comme si elle ne savait pas penser à autre chose. Puis une silhouette apparut dans son champ de vision, et son souffle s'arrêta dans sa poitrine. "Nazar" dit-elle, simplement. Un nom, une syllabe. C'était tout, et c'était assez.

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Nazar Ivashkov
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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptyVen 25 Juil - 20:07


i have found the paradox, that if you love until it hurts, there can be no more hurt, only more love.


« Ne vous en faites pas, je comprends. Vous n'avez jamais été absent en huit ans, prenez votre nuit. » Nazar remercia la femme et raccrocha, sourire aux lèvres. « Alors, c'est bon ? » demanda Xander, les yeux brillants. « C'est bon. » confirma son père en passant ses doigts dans les cheveux de son fils affectueusement. Ce dernier sourit à son tour, ravi à l'idée d'aller en ville plutôt qu'à l'Académie. En quittant la galerie, Nazar était déterminé à aller travailler, mais ses derniers instants avec Deliah l'avaient trop chamboulé pour s'y résoudre. Après être passé au  Feed Center, il était retourné à leur demeure du Palais Royal pour retrouver Xander qui, contre toute attente, commençait sérieusement à s'ennuyer seul. Il regrettait même de ne pas avoir accompagné sa mère à la galerie. « On va la voir à la galerie ? » Le Moroï secoua la tête en signe de négation. « Elle n'y est sûrement plus, à cette heure-ci. Elle sera au milieu d'humains, il faudra être prudent. C'est compris, Xander ? » Il n'y avait pas matière à désobéir, le petit garçon le savait. Un faux-pas et son père lui ferait regretter. Il était dur avec son fils, plus qu'il l'était avec sa femme. Mais il n'y avait personne en ce monde qu'il voulait protéger plus que ce petit être né de leur union. Il acquiesça vigoureusement, visiblement très excité. Nazar avait conscience de ne pas lui laisser assez de liberté. Cependant, après le massacre qui avait eu lieu quelques années plus tôt, il craignait qu'il n'arrive la même chose à son unique héritier. Les Strigoïs étaient partout, créaient la panique chez les Moroïs comme les Dhampirs. Nazar ne pouvait pas supporter l'idée qu'il arrive quelque chose à Xander. « En route, alors. » lança-t-il avec un sourire.

❖❖

Nazar détestait ce genre d'endroits, beaucoup trop humains à son goût. Le monde affluait, la pièce était bruyante et l'odeur du sang embaumait l'air. Il avait pris soin de se changer pour passer inaperçu : marinière, jean, cheveux éternellement en bataille. Quant à Xander, il portait un simple pantalon et un tee-shirt sombres, qui accentuaient la pâleur de sa peau. Ses yeux bleu-gris scrutaient avec intérêt les clients qui les fixaient en retour. « Ne t'éloigne pas. » ordonna-t-il à son fils qui le suivit docilement parmi la foule. Il s'arrêta au niveau de la table de l'artiste dont Deliah avait exposé les œuvres, Julian. A moitié couché sur la table, il riait au moindre mot de ses amis … Mais il n'y avait aucune trace de sa femme. Il posa sa main sur son épaule qu'il serra un peu trop fort, le regard dur. « Où est-elle ? » Julian cligna des yeux et fronça les sourcils, essayant sans doute de comprendre de qui il parlait. Tous se turent autour de la table, impressionnés par la froideur dont Nazar pouvait faire preuve. « Elle est là-bas. » intervint Xander en pointant sa mère du doigt, plus loin. Son regard fut vite attiré par la silhouette divine de Deliah. Un homme venait de la retenir par le poignet, ce qui eut le don de le mettre hors de lui. Comment osait-il poser la main sur sa femme ? Nazar n'eut même pas le temps de réagir qu'il s'éloignait déjà, l'air troublé. Sa colère ne désemplit pas : Deliah usait de ses dons de Moroï en public. Décidément, cette soirée était loin d'être des plus agréables. Il aurait donné n'importe quoi pour lire tranquillement, au lieu de quoi il était arrivé en retard au vernissage, avait du fuir, mentir à l'Académie et revenir chercher son épouse intrépide – et sans doute ivre – dans un endroit qu'il abhorrait. Quelque chose lui disait que c'était loin d'être fini. « Nazar. » souffla-t-elle lorsqu'il approcha. Etait-elle surprise ? Énervée ? Ou soulagée ? Ses instincts le poussèrent à se précipiter vers cette sublime créature pour la serrer contre lui, mais l'homme fut devancé par Xander qui le bouscula pour foncer vers sa mère. « Bonsoir ! » s'exclama-t-il, un grand sourire aux lèvres. « Alors, le vernissage s'est bien passé ? » D'habitude, leur fils était dans la retenue. Très discret, peu bavard. Mais visiblement, l'ambiance le décoinçait clairement. Nazar le regarda, attendri, en caressant ses cheveux sombres. Puis il releva les yeux vers Deliah et attrapa le verre qu'elle tenait dans sa main. « Tu as assez bu, tu ne crois pas ? » siffla-t-il sévèrement en l'observant. Elle tremblait, ne tenait pas en place et son regard était distant. Le Moroï mourrait d'envie de la prendre dans ses bras et de partir d'ici dans la seconde. Ce n'était pas leur monde, ils n'avaient rien à faire en ces lieux. Peut-être qu'il avait s'agit du monde de Deliah, autrefois, mais cette époque était révolue. Il ne voulait pas la savoir ici, pas dans cet état, pas en se mettant en danger. Il but cul-sec les restes d'alcools et reposa le verre sur le comptoir. La voix de la serveuse le sortit de ses pensées. « La même chose. » demanda-t-il en désignant le verre vide d'un geste bref du menton. « … Pas allé à l'Académie … Menti … Pour venir te chercher. » racontait Xander à toute vitesse. Nazar n'écoutait qu'à moitié ce qu'il disait, absorbé par la contemplation du liquide rouge du verre. A bien des égards, cela ressemblait à du sang. Heureusement qu'il était allé au Feed Center en partant, sinon il aurait craqué.

Lentement, Nazar s'arracha à la contemplation de son cocktail pour se tourner vers son gardien à qui il lança un regard entendu. « Xander, va nous attendre dans la voiture. J'ai des choses à dire à ta mère. Nous te rejoignons bientôt. » Le garçon grogna et suivit le Gardien de son père à travers la pièce, à contre-coeur. Il savait que désobéir était une très mauvaise idée, mais ses pulsions de garçon grandissant un peu plus chaque jour rendaient les choses beaucoup plus difficiles. Les premières crises de rebellions étaient certainement proches, et Nazar avait du mal à se dire qu'un jour, il devrait clairement faire face à un homme. Accoudé au comptoir, il plongea de nouveau son regard dans le liquide rouge qu'il portait de temps à autre à ses lèvres. « Tu n'as rien à faire ici, avec ces gens. » murmura-t-il afin qu'elle seule entende. De toute façon, les humains n'avaient pas l'ouïe assez fine pour capter leur conversation. « Tu n'as même pas l'air de t'amuser. Est-ce qu'ils t'ont fait du mal ? » Certainement pas, sinon son gardien aurait réagi sans attendre, ou l'aurait contacté dans le pire des cas. Malgré tout, Deliah semblait triste. De cette tristesse inaccessible et étouffante, qui ronge sans que quiconque puisse y faire quoi que ce soit. Il détestait la voir comme ça, sa souffrance était contagieuse. Nazar savait que Deliah n'avait pas eu une vie facile, mais depuis qu'ils étaient ensemble … Il avait tout fait pour la traiter comme la parfaite princesse qu'elle était devenue. Elle ne manquait à priori de rien, alors pourquoi ce regard ? C'était impossible qu'elle sache pour ses erreurs, impossible. Vraiment ? Oui, sinon elle aurait fait un scandale. Sa femme était un océan de secrets. Il prit sa main dans la sienne avec douceur et termina son verre. « On rentre à la maison ? A moins que tu n'aies besoin d'aller quelque part ? » proposa-t-il en déposant ses lèvres sur ses cheveux. « Xander nous attend. On va pouvoir passer la nuit tous les trois … » insista-t-il pour être sûr que Deliah accepte. Pas qu'il en doute réellement, mais savoir que Xander était là dehors, dans la voiture, ferait certainement davantage réagir la jeune femme. « … Ou tous les deux. » ajouta-t-il avec un sourire amusé, avant de l'attirer à sa suite.
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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptyDim 27 Juil - 20:15


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nazar & deliah
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Deliah aurait pu crier de joie en voyant son fils s’approcher d’elle. Elle le serra immédiatement dans ses bras, fermant les yeux avec force. Xander, son tout, son trésor, sa pierre précieuse. Il était sa création, sa plus belle création. Elle le serra avec avidité, caressant ses cheveux doux. Son fils lui inspirait une telle force. Sa simple présence sembla la remettre sur pieds. Elle tremblait contre lui, mais elle se sentait déjà tellement mieux, comme si on lui avait insufflé un nouveau souffle de vie, comme si ça l’avait nourrie. Elle savait qu’elle en faisait tout un spectacle. Elle voyait Xander chaque jour, après tout. Elle passait le plus de temps possible avec lui, le regardant grandir, le regardant passer de la douce enfance au chaos de l’adolescence. Elle serait là, toujours, à le soutenir, à pleurer et à rire avec lui. Sa propre famille avait été détruite par la pauvreté et la tristesse, ses parents déchirés par la maladie et l’ignorance. Elle ne laisserait jamais cela arriver à Xander. Elle le tiendrait par la main jusqu’à ce qu’il puisse, jusqu’à ce qu’il veuille continuer seul sur sa route. Mais elle serait toujours là. Sa famille à elle, elle et Xander, Nazar si l’avenir était bon avec elle, ils seraient tous là, ensemble. On ne faisait pas de mal aux Ivashkov. Deliah ne laisserait rien arriver à son fils. Elle le serra donc dans ses bras, sa joue contre ses cheveux, qui ressemblaient tellement à ceux de son père, et l’écouta lui demander si tout s’était bien passé au vernissage. Elle le laissa, lui souriant avec tendresse, caressant la paume de sa main comme s’il était une oeuvre d’art. Il l’était. Son oeuvre à elle. Puis elle sentit quelque chose lui arracher le verre de la main, et elle leva des yeux surpris vers son mari, dont elle avait presque oublié la présence. “Tu as assez bu, tu ne crois pas ?” Elle décida de ne pas répondre à son ton réprobateur, son sifflement de serpent, comme si elle était une enfant qui pleurait trop. Elle ne voulait pas voir Nazar. Elle n’en avait rien à faire, pas à cet instant, et elle ne le regarda pas terminer son verre, elle ne l’écouta pas commander quelque chose au bar. Elle se tourna vers Xander, qui s’embourbait dans des explications. “On n’est pas allé à l’Académie. Papa ne voulait pas, il a même menti à quelqu’un pour pouvoir partir, et pour venir te chercher.” Elle haussa un sourcil, un peu surprise. Ce n’était pas le genre à Nazar de mentir, encore moins de prendre une nuit de congé. Elle ne se souvenait pas qu’il l’ait déjà fait, quoiqu’elle ne savait plus vraiment quoi croire à présent. Xander parlait à toute vitesse, Deliah en perdit bientôt le fil, la tête lui tournant toujours. Ses doigts tremblaient faiblement, mais sa main ne voulait pas quitter celle de son fils. Pourquoi Nazar avait-il fait une telle chose ? Elle leva les yeux vers lui, laissant son regard perçant traîner sur sa silhouette gracieuse et athlétique, au verre qu’il tenait entre ses doigts. Il lui donnait toujours le même sentiment, il la remplissait toujours de désir, mais la colère lui brûlait l’esprit, elle se sentait lasse, fatiguée. Elle détestait l’aimer autant. Elle aurait voulu l’hair, pour peut-être pouvoir avoir la force de le repousser, et de peut-être pouvoir respirer. Mais elle était faible, elle était attachée à lui, elle était collée, magnétisée, et elle ne pouvait se défaire de ses liens. C’était inutile d’essayer. “Xander, va nous attendre dans la voiture. J’ai des choses à dire à ta mère. Nous te rejoignons bientôt.” Deliah voulut presque retenir Xander, mais elle savait qu’elle faisait mieux en le laissant obéir à son père. Elle le regarda partir, muette, la gorge comme brûlée, incapable de formuler quoi que ce soit. Elle avait soif. Tellement soif. “Tu n’as rien à faire ici, avec ces gens.” Elle avait envie de lever les yeux au ciel. Que savait-il ? Elle aurait pu lui répliquer qu’il n’avait rien à faire à la tromper comme une idiote avec une créature infecte. Mais elle tint sa langue, son regard plongé dans le bois du comptoir devant elle, ne voulant même pas regarder Nazar. Elle se sentait malade. “Tu n’as même pas l’air de t’amuser. Est-ce qu’ils t’ont fait du mal ?” Elle eut un petit ricanement, sans sincérité, sans conviction. “Non, pas du tout. Je suis fatiguée, c’est tout.” Elle l’était. Ça avait été une longue journée. Ses muscles semblaient lourds, sa tête encore plus. Elle avait envie de dormir, mais pas de faire ses rêves cauchemardesques dans lesquels Nazar la quittait, la rejetait, encore et encore, emmenant Xander avec lui, sa créature la saluant d’un air hypocrite. La seule pensée suffisait à se priver de sommeil.

Il lui prit la main. Quelques années auparavant, Deliah aurait rougi, elle aurait ri peut-être, le feu lui emplissait le corps entier. Mais elle ne ressentit à rien, à cet instant-là. Que le vide total, que le sentiment d’être idiote, que le sentiment d’être faible. Elle était comme prisonnière. “On rentre à la maison ? A moins que tu n’aies besoin d’aller quelque part ?” Il lui embrassa les cheveux. Elle frissonna. Faisait-il la même chose avec sa catin ? “Xander nous attend. On va pouvoir passer la nuit tous les trois…” Elle ferma les paupières. Oui, la perspective lui plaisait. Passer une nuit en famille, enfin réunis, souriant, riant. Ça lui ferait peut-être du bien. De penser à autre chose, de faire mine que Nazar ne l’avait pas trahie, de l’aimer sans limite et sans honte, encore, pendant une nuit. Elle eut un faible sourire. Oui, ça pourrait être bien. Elle rouvrit les yeux, pour voir le sourire amusé sur les lèvres de Nazar. Elle avait envie de les embrasser. “…Ou tous les deux.” Elle le serra dans ses bras. C’était inattendu, même pour elle. Mais elle colla son corps au sien, glissant ses bras autour de sa taille, déposant ses cheveux sur sa poitrine. Elle le serra, pendant une minute à peine, juste pour lui rappeler qu’il était là, qu’il était avec elle et non avec l’autre, et que leur fils, leur beau, leur précieux fils les attendait dans la voiture. Deliah se laissa emporter par la fantaisie, ils passeraient une nuit ensemble, tous les trois, puis Xander irait dormir, puis elle se laisserait emporter par Nazar, encore une fois, la dernière fois… Non. Elle avait toujours peur que ce soit la dernière fois. Et s’il la laissait ? La perspective l’effraya, et elle recula légèrement, acquiesçant doucement. “D’accord. Allons-y.” Elle laissa son bras autour de la taille de Nazar, le duo se dirigeant vers l’extérieur. Au diable les autres, ils s’en sortiraient sans elle. Elle ne voulait que sa famille à présent, sa famille qui n’était pas encore brisée. Elle inspira l’air de la nuit avec bonheur, la fraîcheur lui apportant un bien fou. Elle se sentait encore tremblotante, mais une fois qu’elle serait nourrie tout irait bien mieux. La lune était pleine dans le ciel. Deliah se laissa l’admirer un petit instant, glissant sa main dans celle de Nazar pour marcher à ses côtés sans perdre son contact. “Apparemment, selon les dires de notre fils, tu aurais menti à l’Académie pour prendre congé. Ce n’est pas ton genre, d’habitude. Il faut croire que est toujours plein de surprises.” Elle le disait comme un fait, tout simplement, le ton légèrement amusé, ne voulant pas laisser entendre de sous-entendus. Ils marchèrent jusqu’à la voiture, et elle lui vola un baiser, tendre mais rapide, avant d’entrer dans l’habitacle, se plaçant aux côtés de Xander qui semblait plus qu’impatient. Nazar prit place à ses côtés, et elle garda leurs mains liées, laissant sa cuisse effleurer la sienne. “Il faudrait juste que je passe au feed center. Je ne me sens pas très bien” dit-elle à l’oreille de Nazar, pour ne pas que Xander entende. De toute manière, il était absorbé dans une conversation à sens unique avec le gardien de Deliah, qui toisait le jeune garçon d’un air amusé. Elle tenta de paraître le plus détaché possible, mais la vérité était qu’elle avait horriblement besoin de se nourrir. Ses mains tremblaient toujours, et ça l’aidait de la garder bien serrée dans celle de Nazar.

Le paysage semblait voler derrière les fenêtres de l’automobile alors qu’ils roulaient vers la cour royale. Deliah jeta un regard à Nazar, détaillant les traits de son visage. Elle avait envie de lui dire à quel point il était beau, fascinant, captivant, à quel point elle avait envie de le regarder pour l’éternité. Serait-ce un mal ? Le regretterait-elle ? Elle entrouvrit les lèvres, laissant passer un moment, les mordillant légèrement. “Tu es très beau ce soir” dit-elle doucement, les paroles lui semblant amères dès qu’elles traversèrent ses lèvres, faibles, peu convaincantes. Elle était sincère – il l’était. Mais ça semblait bizarre lorsqu’elle l’avait dit. Comme si elle tentait de faire comme d’habitude. Elle se mentait à elle-même. Peu importe ce qu’elle faisait, peu importe ce qu’elle se disait, la créature était là, dans l’ombre. Elle serra sa main un peu plus fort sans même le réaliser. Comme elle était stupide. Comme une fillette à nouveau. Elle se racla la gorge, retournant son regard sur le siège devant eux, serrant les paupières, sentant une migraine s’approcher dans sa tête. “J’avais, euh… J’avais pensé me couper les cheveux, qu’est-ce que tu en dis ?” Une remarque banale, anodine, pour changer la conversation. Elle espérait sincèrement que Nazar n’avait pas remarqué quelque chose de bizarre dans sa voix.

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Nazar Ivashkov
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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptyMer 30 Juil - 10:11


i have found the paradox, that if you love until it hurts, there can be no more hurt, only more love.

lily's theme, alexandre desplat.


Nazar fut soulagé que Deliah le suive sans faire d'histoire. Il serra sa petite main dans la sienne, appréciant le bruit de ses talons qui claquaient au rythme de ses propres pas sur le sol. Tomber amoureux était une chose étrange, inexplicable. On se prenait d'affection pour des choses sans importance, qui tout à coup devenaient splendides. Comme le bruit de ses pas, ou la douceur de sa main. Ou même le fait que Deliah ait préféré le suivre, malgré l'ambiance électrique qui ne présageait rien de bon. « Apparemment, selon les dires de notre fils, tu aurais menti à l’Académie pour prendre congé. Ce n’est pas ton genre, d’habitude. Il faut croire que est toujours plein de surprises. » C'est inconcevable de penser que je m'inquiète pour toi ? Eut-il envie de crier. Mais sa femme ne lui laissa pas le temps de répondre et l'embrassa doucement, avant de monter dans la voiture qui les attendait.  Il l'y suivit docilement sans lâcher sa main et ferma la portière derrière lui. « Il faudrait juste que je passe au feed center. Je ne me sens pas très bien. » Nazar acquiesça. Ce n'était pas étonnant, après le travail fourni et la dose d'alcool ingurgité. C'était plus facile de croire que les seules raisons de son mal-être étaient celles-ci. C'était plus facile de fuir la vérité, quand celle-ci était à même de nous détruire. Nazar ne supportait pas de sentir la main de Deliah trembler dans la sienne. Il ne supportait pas qu'elle puisse être malheureuse, en colère ou fatiguée, qu'elle puisse souffrir, envie de pleurer ou de mourir. Elle méritait ce qu'il y avait de mieux en ce monde ; quel horrible mari faisait-il donc ! La voiture filait dans la nuit, silencieuse. Les lumières de Drovkova Creek s'éloignaient déjà. Plus vite ils arriveraient, mieux ce serait. Nazar détourna le regard de leurs mains jointes pour observer les ombres des arbres qui bordaient la route, en écoutant Xander parler sans s'arrêter. En sa compagnie, il parlait rarement autant. C'était rassurant de savoir qu'il était un peu plus ouvert que ce qu'il ne le pensait. Mais peut-être que Xander n'avait simplement rien à lui dire, à lui. Son cœur se serra mais il n'en montra rien, le regard obstinément tourné vers l'extérieur. Ce fut Deliah qui attira de nouveau son attention, l'arrachant à sa torpeur muette. « Tu es très beau ce soir. » Quelque chose sonnait faux dans ses paroles. Nazar fronça les sourcils, puis esquissa un faible sourire. Son compliment le touchait, mais Deliah était décidément étrange. Et ça ne lui plaisait pas le moins du monde. « J’avais, euh… J’avais pensé me couper les cheveux, qu’est-ce que tu en dis ? » Il sauta sur l'occasion pour entrer dans son jeu. Ils ne pouvaient pas avoir de conversation plus intime devant Xander et leurs gardiens respectifs, de toute façon, quand bien même ces derniers étaient occupés à divertir Xander qui voulait tout savoir de leurs combats contre les Strigoïs. Nazar s'empara d'une mèche de cheveux de Deliah entre ses doigts sur laquelle il déposa un baiser furtif. « J'aime bien tes cheveux longs. » gémit-il. Il relâcha ses cheveux et se redressa. « Mais si tu veux les couper, coupe-les. Nous demanderons à Alfonso de passer demain, dans la nuit. » ajouta-t-il avec douceur, plus qu'il n'aurait cru pouvoir le faire. Alfonso était le coiffeur affilié aux royaux impatients. Très bon coiffeur, Nazar n'avait rien à lui reprocher sinon le fait qu'il ne se taise jamais.

La voiture s'immobilisa dans la cour. On leur ouvrit la portière et Nazar relâcha la main de Deliah qu'il laissa passer, avant de la refermer lui-même. Xander contourna la voiture pour les rejoindre, visiblement épuisé d'avoir autant parlé. De plus, il sortait rarement du Palais Royal, et ces quelques instants parmi les humains étaient sans doute un choc émotionnel pour lui, autant que physique. Nazar posa la main sur l'épaule de son fils et sourit. « Attend nous à la maison, nous avons quelque chose d'urgent à faire. » De nouveau, le gardien de Nazar prit l'enfant en charge. Il avait l'impression de demander à Xander de les laisser seuls sans arrêt ce soir-là, c'était assez désagréable. Mais Deliah n'aimait pas que Xander la sache faible, au point qu'elle tremble et soit dans un état pareil ; il l'en préserverait donc du mieux qu'il pouvait. De nouveau, sa main captura celle de son épouse qu'il entraîna à sa suite en direction de l'Aile Est, où se trouvait le Feeding Center. Ils croisèrent bon nombre de Royaux sur le chemin. Nazar s'efforçait de sourire, alors qu'il avait seulement envie qu'on les laisse tranquille. Il tenait fermement Deliah en espérant lui insuffler un peu de son courage pour rester debout. Elle y arriverait, si il arrivait à lui en donner autant qu'elle parvenait à le faire avec lui, par sa simple présence. Malgré tout, les couloirs du Château paraissaient immensément grands, pas que d'habitude. « Tu es sûre que tout va bien ? En dehors de ton besoin de sang, bien sûr. » demanda enfin Nazar à voix basse en lui jetant un bref coup d'oeil. Il n'était pas certain de vouloir connaître la réponse, mais il ne pouvait pas fermer les yeux sur la douleur de Deliah. Parce qu'elle souffrait, il le savait, comme elle le savait quand il était triste. Généralement. Parce qu'elle ne semblait pas se rendre compte de sa propre souffrance. Il souffrait énormément de cette situation qui le rendait faible, vulnérable, méprisable. Il se dégoûtait d'être dépendant, alors que c'était normal. Nazar s'était toujours cru au dessus des autres, plus fort, différend. Il était tombé de haut en constant que ses besoins étaient identiques à ceux de n'importe qui. Oui, difficile à encaisser pour un Ivashkov. « Tu sais que tu peux tout me dire. » ajouta-t-il tendrement. Il leva la main de sa femme au niveau de son visage pour y déposer ses lèvres. « Si tu as des problèmes avec quelqu'un, ou si j'ai dit quoi que ce soit qui t'ai rendue triste, je ferai de mon mieux pour t'aider ou me faire pardonner, Deliah. Je ne sais pas si tu as peur, mais … Je suis perdu. Peut-être que je me trompe, mais tu as vraiment l'air triste ce soir. Et j'ai déjà vu ce regard ces derniers jours. » Ça ne peut pas être ça, ça ne peut pas être ça, ça ne doit PAS être ça. se répétait-il pour s'en convaincre lui-même. Avec elle, Nazar avait parfois l'impression d'être un enfant. Elle le tenait à sa merci et au delà de l'apparence domination qu'il exercait sur elle comme le parfait macho prétentieux qu'il était, Deliah était celle qui avait le pouvoir dans le couple. A même de l'écraser et le réduire en miettes d'un seul mot, d'un seul regard. Il savait que c'était dangereux ; doutant souvent de la sincérité de Deliah à son égard et de son attrait pour le pouvoir, si celle-ci décidait de mettre fin à cette union pour aller plus loin encore alors qu'il lui aurait offert la lune si il avait pu, elle le détruirait. Il ne resterait rien de Nazar Ivashkov. Elle était maîtresse de son cœur et de sa raison. « Monsieur Ivashkov, Madame Ivashkov. » salua l'hôtesse d'accueil en les accompagnant dans la grande pièce trop blanche et lumineuse. « Je t'attends ici. » souffla-t-il en libérant sa femme de son emprise. L'ombre d'un sourire se dessina sur ses lèvres, tandis qu'il la regardait s'éloigner avec la demoiselle et sa jupe trop courte. Puis il se détourna pour saluer quelques connaissances présentes dans la pièce, avant de se laisser choir dans un fauteuil de cuir blanc, las.

Cette nuit était décidément des plus étranges. Nazar laissa courir ses doigts sur la fine barbe de ses joues, le regard perdu dans le vide. Jamais il n'aurait cru avoir à traverser des crises de couple, comme un ridicule humain, ou même un adolescent. Ça ne serait sans doute pas arrivé, si il avait accepté d'épouser la femme que son père aurait choisi pour lui. Il se serait contenté de la saluer, de l'exhiber, de faire son devoir conjugal et à l'occasion de discuter de la pluie et du beau temps avec elle. Il n'aurait pas souffert, mais se serait profondément ennuyé. Deliah lui apportait tellement plus que cela, jour après jour ! Elle l'avait aidé à grandir, à s'ouvrir davantage aux autres, à descendre un peu de son piédestal. Il attendit patiemment le retour de Deliah en faisant la conversation à un Royal du même âge que lui, Ethan Lazar, qu'il appréciait particulièrement.
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Deliah Ivashkov
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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptyLun 4 Aoû - 22:40


light me up when i'm down

nazar & deliah
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Elle le sentait : elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Lentement, doucement, elle disparaissait dans la noirceur, ne laissant place qu’à un fantôme, une conscience inconsciente. Cela allait la dévorer si elle ne faisait pas quelque chose pour contrer la situation. Mais quoi ? Les options étaient là, étendues devant son nez, mais aucune ne lui apparaissait assez alléchante pour qu’elle se laisse tenter. Parler à Nazar, une option impossible. Elle n’en aurait jamais le courage. Elle tremblerait à l’idée de ce qu’il pourrait lui dire, lui avouer. S’enfuir, aussi impossible. Deliah ne saurait quitter son époux, peu importe comment elle le détestait, et encore moins quitter Xander. S’enfuir, avec son fils. Mais ça ferait du mal à Nazar, et ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle désirait ardemment une option invisible, une solution inexistante, celle que la trahison de Nazar n’ait jamais eu lieu, que cette créature n’ait jamais fait partie de sa vie, qu’ils soient heureux, qu’elle continue à être heureuse sans toujours ressentir un énorme creux dans ses entrailles. Elle pourrait oublier, certes. Se discipliner assez pour chasser cette connaissance de son esprit, faire comme si rien n’avait eu lieu. Mais ça lui rongeait le coeur juste à y penser. Elle ne pouvait s’avouer vaincu. Il devait il y a avoir un but à tout ça, que ce soit de les rapprocher, elle et Nazar, ou de lui crier qu’ils n’étaient pas fait l’un pour l’autre, ou tout simplement pour lui apprendre une bonne leçon, un hurlement dans ses oreilles qui lui fait clairement savoir qu’elle n’a pas sa place dans ce monde. Peut-être n’était-ce que cela. Elle n’était pas née dans ce luxe, cela ne faisait pas partie de sa nature. Peut-être était-ce un message de l’univers, lui hurlant de retourner dans sa petite maison chambranlante, de retourner dans le froid de l’hiver, seule, sans famille. Elle ferma les yeux, sentant Nazar jouer avec ses cheveux. “J’aime bien tes cheveux longs.” Elle le savait, et elle n’avait pas vraiment l’intention de les couper, juste parce qu’elle savait que ça lui plaisait quand sa tignasse d’ébène lui effleurait les omoplates. Cela n’avait été qu’une diversion pour lui changer les idées de sa remarque maladroite. Ça avait réussi apparement, et elle retint un soupir de soulagement. “Mais si tu veux les couper, coupe-les. Nous demanderons à Alfonso de passer demain, dans la nuit.” Elle acquiesça vaguement, l’esprit déjà ailleurs. Cela lui ferait peut-être du bien de couper ses mèches. De se rebeller un peu. De faire quelque chose de spontané, à laquelle elle n’avait pas réfléchi pendant des semaines. Elle faisait tout pour Nazar – elle s’habillait, se coiffait, se maquillait comme il aimait. Peut-être pourrait-elle changer quelque chose, juste pour elle. Un geste de rébellion inconscient. Ses pensées furent interrompues par la voiture qui s’arrêta dans la cour, et elle quitta l’habitacle, ses jambes flageollantes parvenant à peine à la supporter. Elle détestait ardemment être faible ainsi – et se montrer faible ainsi. Devant Nazar, cela ne la dérangeait pas, devant son gardien non plus. Mais devant Xander, rien ne lui puait plus au nez. Elle devait être forte pour lui, lui montrer l’exemple. Elle ne serait jamais la mère faible pour son fils, jamais. Heureusement, Nazar lui demanda d’aller les attendre à la maison, et il s’éloigna en compagnie du gardien de son époux. Elle le remercia d’un regard, agrippant sa main comme à bouée de sauvetage. Elle devait se tenir droite, du moins jusqu’au feed center. Elle avait développé un orgueil redoutable depuis ses années dans la royauté. Elle ne savait pas trop pourquoi – à l’époque, elle avait fortement voulu démontrer à tous qu’elle était de taille pour être parmi eux, qu’elle était assez valable, assez forte, assez tout pour leur précieux Nazar. Ça l’avait plongé dans un constant état de remise en question, se demandant constamment si ses gestes, ses paroles, son allure, si tout était présentable, correct, voir impressionnant. Elle avait tant voulu se prouver – tout ce désir s’était accumulé jusqu’à devenir une partie intégrante d’elle-même. Elle ne savait pas trop si c’était une bonne ou un mauvaise chose, mais c’était ce qu’elle était à présent. Elle ne pourrait changer si elle essayait.

Le Château était tout aussi beau qu’à son habitude. Deliah avait toujours adoré cet endroit, s’enivrant dans tout ce luxe, cette beauté, le souffle de l’histoire, de la victoire, des pertes, des succès. Le bâtiment était une oeuvre d’art en soin, et Deliah avait passé nombre d’heures à le parcourir, à le découvrir et à l’apprécier lors de ces premières années d’habitation. Mais c’était la beauté de cet endroit – à chaque fois, on y découvrait quelque chose de nouveau, que ce soit un tableau, ou une partie d’architecture. Elle aimait s’y perdre. Mais à cet instant-là, elle maudissait sa grandeur, et ses couloirs infinis. Elle se tenait le dos droit, ne voulant pas perdre la face devant les gens que Nazar et elle croisaient, tentant d’ignorer le constant tremblement dans ses doigts et la faiblesse de ses membres. Tout irait mieux une fois qu’elle serait nourrie, elle le savait. “Tu es sûre que tout va bien ? En dehors de ton besoin de sang, bien sûr.” Elle jeta un regard en biais à Nazar. Se doutait-il de quelque chose ? Sans doute, elle n’était pas une très bonne menteuse, pas face à son époux. Il devait lire une certaine tristesse dans son regard, mais elle ne lui avourait certainement pas la raison. Pas maintenant. Peut-être jamais. Elle n’en savait rien. Elle ne voulait même pas y songer. “Tu sais que tu peux tout me dire.” Elle garda les lèvres scellées, ignorant comment réagir. Elle le savait – et elle lui disait tout. Tout, sauf ça. Ça, c’était trop difficile, ça faisait trop mal. Elle se demanda si ça le rongeait de l’intérieur, à lui aussi, ou s’il ne se doutait de rien, s’il s’en fichait, s’il croyait cela banal. “Je sais” répondit-elle simplement, un sourire étirant légèrement ses lèvres. “Si tu as des problèmes avec quelqu’un, ou si j’ai dit quoi que ce soit qui t’ai rendue triste, je ferai de mon mieux pour t’aider ou me faire pardonner, Deliah. Je ne sais pas si tu as peur, mais… Je suis perdu. Peut-être que je me trompe, mais tu as vraiment l’air triste ce soir. Et j’ai déjà vu ce regard ces derniers jours.” Deliah perdit inconsciemment son sourire, troublée par ses paroles. Bien sûr qu’il avait vu sa tristesse, il lisait en elle comme un livre ouvert. Ils étaient connectés, ils étaient liés. Il n’étaient plus qu’un, en quelque sorte. Du moins, ils l’avaient été. Que lui dire ? Elle pinça des lèvres. Prétendre que tout allait bien ? Qu’elle ne voulait pas en parler ? Elle était perdue, et elle se détestait d’être aussi impuissante, d’être aussi faible, d’être comme une petite fille à nouveau, d’avoir envie d’embrasser Nazar autant que de l’embrasser passionnément. Elle aurait hurlé au ciel si elle l’aurait pu, mais heureusement, lui sauvant la mise, l’hôtesse d’acceuil l’appela, et elle quitta Nazar pour aller se nourrir, le coeur en cendres, la gorge en feu.

⊹⊹
 

Quelques instants plus tard, elle se sentait beaucoup mieux. Revigorée par le sang qu’elle venait d’avaler, Deliah se sentait comme neuve. La force revenait dans ses membres, et dans son esprit. C’était comme si elle voyait plus clair. Elle ne savait toujours pas quoi faire, elle ne le saurait peut-être jamais, mais elle savait qu’elle devait se montrer forte. Elle n’allait pas plier devant une vulgaire catin. Nazar était à elle. Nazar serait toujours à elle. C’était comme ça, et ce n’était pas une imbécile de blood whore qui allait gâcher leur histoire. Soupirant doucement, elle remercia le personnel et alla rejoindre Nazar dans la salle d’attente, qui discutait avec un autre royal, Ethan Lazar. Deliah fit briller son plus beau sourire, l’énergie pompant dans ses veines à présent qu’elle s’était nourrie. “Merci de m’avoir attendu” dit-elle à Nazar en se plaçant à ses côtés, laissant sa main s’échouer dans sa chevelure, la carressant tendrement. Comme elle le détestait de lui faire encore autant d’effet. Elle salua par la suite Ethan, lui faisant un peu la conversation, de son air le plus courtois. Elle savait parfaitement comment agir avec les royals à présent, un don qu’elle avait développé au cours des années. “Vous nous excusez, Ethan ? Xander nous attend à la maison.” Le royal acquiesça. “Bien sûr, je ne vous retiens pas. Vous devriez passer chez nous, une de ses nuits, pour prendre un verre.” Deliah lui sourit sincèrement. “Ça serait un véritable plaisir” répondit-elle, s’approchant pour doucement l’embrasser sur la joue. “À bientôt” le salua-t’elle, avant d’entraîner Nazar à sa suite, sa main bien sécurisée dans la sienne. Ils reprirent leur marche à travers les longs couloirs du Château, en direction de leurs appartements. La nuit était plutôt tranquille, étrangement. Elle leva les yeux vers son époux. Elle lui devait des explications. Elle ne pouvait laisser planer cet étrange aura au-dessus de leurs têtes. Elle devait trouver quelque chose, pour ce qu’il avait décelé chez elle. Il ne pouvait pas savoir qu’elle savait. Ça la détuirait encore plus que maintenant. Déchirée, elle ouvrit lentement la bouche et pesa ses mots. “Tu sais, à propos de ce que tu m’as dit tout à l’heure… Je suis désolée, vraiment. Je ne voulais pas que tu t’inquiètes, c’est juste que…” Elle hésita. “Je ne sais pas, je pense que j’étais inquiète pour le vernissage. Et l’alcool, ça ne me fait plus, je dois me faire vieille” ajouta-t’elle, laissant échapper un petit rire, qui sonnait davantage nerveux que moqueur à ses oreilles. “Néanmoins” continua-t’elle, “je vais bien. Tu n’as pas à t’en faire. Je te le dirais, si quelque chose me tracassait.” Le mensonge lui brûla les lèvres. Mais elle n’avait pas d’autre choix. Il lui ne lui laissait pas d’autre choix. Elle ne voulait pas le perdre. Puis elle tira légèrement sur son chandail, dans un geste enfantin, un sourire malicieux se dessinant sur ses lèvres.  “Alors, quels sont nos plans pour cette nuit, monsieur je-prends-soudainement-congé ?” Elle était sincèrement excitée à l’idée de passer la nuit entière avec lui. Cela faisait bien longtemps que ça n’était pas arrivé.

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MessageSujet: Re: light me up when i'm down ≈ del.   light me up when i'm down ≈ del. EmptyJeu 7 Aoû - 20:43


i have found the paradox, that if you love until it hurts, there can be no more hurt, only more love.


Deliah revint quelques minutes plus tard, visiblement revigorée. Nazar préférait nettement la voir comme ça, et pas seulement parce que l'image qu'elle renvoyait aux autres était plus convenable. « Merci de m’avoir attendu. » Il hocha lentement la tête. Il profita de la caresse de la main de Deliah dans ses cheveux avec un sourire doux. Nazar n'aimait pas qu'on lui touche les cheveux, sauf lorsqu'il s'agissait d'elle … Ou d'Erin. Mais ça, c'était une autre histoire. « Vous nous excusez, Ethan ? Xander nous attend à la maison. » La voix de sa femme lui fit recouvrer ses pensées et il serra la main de son ami avant de prendre congés. Il suivit docilement Deliah à l'extérieur de la pièce trop blanche pour se perdre à nouveau dans les couloirs de l'immense château royal, sa main serrant la sienne avec tendresse. « Tu sais, à propos de ce que tu m’as dit tout à l’heure… Je suis désolée, vraiment. Je ne voulais pas que tu t’inquiètes, c’est juste que… » Nazar baissa les yeux vers elle avec intérêt. C'était juste que quoi ? Son cœur s'emballa, il n'était pas sûr de vouloir connaître la vérité. Mais il le fallait. « Je ne sais pas, je pense que j’étais inquiète pour le vernissage. Et l’alcool, ça ne me fait plus, je dois me faire vieille. » L'homme serra les dents. Ça ne le faisait pas rire, lui. Ça n'avait rien de drôle, parce qu'elle lui mentait. Il le savait, il la connaissait trop pour cela. Néanmoins, Nazar garda le silence ; si Deliah ne lui disait pas la vérité, c'était parce qu'elle n'était pas prête à le faire. Ce jour viendrait. je vais bien. Tu n’as pas à t’en faire. Je te le dirais, si quelque chose me tracassait. »[/color] Il acquiesça en se mordillant la lèvre. « Je l'espère. Je ne veux pas que tu me mentes. » souffla-t-il, ne sachant même pas si il l'avait entendu ou non. « Alors, quels sont nos plans pour cette nuit, monsieur je-prends-soudainement-congé ? » Deliah était tellement mignonne, quand elle se comportait de la sorte ! Elle avait l'air si jeune, si innocente … Que ça lui vrillait le cœur de savoir qu'elle pouvait aussi avoir l'air triste, ou l'être réellement. C'était cette femme là, souriante, qu'il aimait par dessus tout. Cette femme là qu'il avait choisie, et qu'il avait promis de chérir pour l'éternité. Nazar réfléchit un instant en glissant sa main libre dans la barbe fine de sa joue. « Et bien … Xander doit voir son précepteur pendant deux heures, pour rattraper sa baisse de résultats récente. Ce qui signifie qu'on a déjà deux heures à passer rien que tous les deux. » souffla-t-il en glissant sa main sur la taille de sa femme, avant de déposer ses lèvres dans son cou, taquin. Ses lèvres remontèrent lentement le long de sa gorge avec envie, jusqu'à son oreille : « On pourrait se promener dans les jardins, comme autrefois. Ou on pourrait faire quelque chose de beaucoup plus … Amusant. » Il ancra son regard brûlant dans le sien, possessif et inquisiteur. Son petit jeu allait marcher à merveille, il en était sûr. Il s'agrippa plus fermement encore à sa hanche, bloqua son corps contre le sien ... avant que ses lèvres ne s'étirent en un large sourire amusé : « Comme par exemple, jouer aux cartes. » Il relâcha Deliah et s'éloigna dans le couloir, en tentant de ne pas rire. Il se retourna, écarta les bras et lança d'une voix provocatrice : « A quoi pensiez-vous d'autre ? Vous avez l'esprit mal placé, Deliah Ivashkov. »

Nazar reprit sa route, triomphant. Il se sentait tel un adolescent fier de sa plaisanterie. Une façon comme une autre de tenter de dissiper le mal-être qui régnait dans l'air. « Commençons par retrouver Xander le temps que son précepteur arrive, après quoi nous pourrons décider quoi faire. As-tu un désir en particulier ? Nous pouvons faire ce que tu veux. » La plupart du temps, il était celui qui décidait. Or cette nuit là, Nazar voulait être surpris. Voilà bien longtemps qu'ils n'avaient pas passé de nuit complète ensemble, comme celle-ci. Le contrôle de son couple lui échappait totalement, ce qu'il détestait particulièrement. Ne pas être allé au travail n'était pas une si mauvaise décision, finalement, quand bien même Nazar se sentait terriblement coupable d'avoir menti à l'Académie simplement pour être allé chercher Deliah dans ce bar rempli d'humains. Son père le lui avait dit, bien des années auparavant. Qu'il devait se méfier. Que l'amour faisait faire des écarts, des faux-pas, des erreurs. Il lui avait dit que ça rendait fou, que ça rendait faible, que ça détruisait un homme. Nazar s'était cru au dessus de ça. Mieux que les autres, plus fort. Pourtant, jour après jour, il comprenait un peu plus ce que ça signifiait. Il comprenait à quel point son père avait pu avoir raison. Il s'arrêta, tandis la main à Deliah avec un sourire et tourna à l'angle du couloir qui menait vers l'aile ouest, où ils résidaient. « Bienvenue chez vous, Madame Ivashkov. » dit-il d'un ton faussement respectueux en poussant la porte. Il laissa entrer son épouse et referma la porte derrière eux. Les lieux étaient décorés avec goût, grâce à un compte en banque bien rempli et l'avis de Deliah qui était plus que précieux. Il avait une confiance aveugle en ses talents quand il s'agissait de décoration ou d'art, talents qu'il ne possédait nullement lui-même. L'homme entra dans la pièce principale et remercia son gardien d'un signe de tête d'avoir veillé sur Xander. Il sourit brièvement et prit congés, disparaissant dans la pièce voisine. Xander se leva de la chaise sur laquelle il était assis et fonça vers Deliah, en l'ignorant royalement. Nazar se laissa tomber sur la chaise, son regard glissant sur sa femme et son fils. Dire qu'il n'était pas jaloux de leur relation serait mentir ; c'était bien pour cette raison qu'il voulait une fille qu'il gâterait comme Deliah gâtait Xander. Il tourna les yeux vers le journal déplié au milieu de la grande table de bois et soupira, silencieux. Il écoutait leur conversation d'une oreille distraite. De qui était-il le plus jaloux, au fond ? De Deliah, qui pouvait parler avec leur fils alors que lui n'y parvenait plus vraiment ? Ou de lui, parce qu'à son contact Deliah semblait infiniment plus heureuse que le reste du temps ? Il cligna des yeux en se mordillant la lèvre, mille pensées envahissant son esprit.
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